Titre du Tome: Chiens et loups 1/2 Le temps des ombres

toujours besoin d’hommes de main pour faire leur sale besogne. Mais comme la situation rend difficile de jouer du flingue pour convaincre la concurrence, José préfère utiliser Victor, dit le turc, comme intermédiaire. Imprésario d’artistes de cirque et de music-hall, Victor bouffe à tous les râteliers. Il fricote avec l’occupant, couche avec une charmante membre de la Gestapo mais cela lui permet aussi de donner des tuyaux aux résistants. Tout doucement, il prend conscience de ce qui se joue, à commencer par les projets de rafles et de déportation des juifs étrangers, dont certains de ses amis. Tout doucement, il s’expose de plus en plus jusqu’à ce que son passé le rattrape...
emblématiques. Quel lien me direz-vous ? Je vous répondrai le plus naturellement possible Chiens et loups, le nouvel album de Noël Simsolo et Dominique Hé. Le duo a décidé de raconter la réalité du plus sulfureux des quartiers parisiens sous l’occupation. Si on retrouve, le couple star de Pornhollywood, nul besoin d’avoir lu les autres réalisations des artistes. Après un bref état des lieux de la situation parisienne, l’album s’ouvre sur un cabaret où dignitaires nazis jouent en compagnie de malfrats élégants avec en toile de fond de charmantes chanteuses. C’est dans cette atmosphère feutrée que l’on fait la rencontre de Victor Saalia, dit le turc. Impresario, il a produit des spectacles dans toute l’Europe. Turc et musulman, il n'est pas concerné par les lois antisémites. Opportuniste, il est l’homme de main d’un chef de la pègre autant que partenaire de poker d’un colonel nazi. Humaniste, il cherche à protéger ses artistes et ses ami.e.s. C’est donc un personnage éminemment complexe qu’on nous propose de suivre dans une situation dangereuse. Personnage qui va encore gagner en complexité. Au fur et à mesure de ces rencontres et des événements, Victor va prendre conscience de ce qui se joue pour les Française et les Juifs, dont certains de ses amis. Il va tout doucement prendre parti et mettre sa vie en danger. Cette évocation de la guerre se fait donc à hauteur d’homme et de malfrat, une sorte de Tontons flingueurs sous l’occupation, même si les dialogues n’ont pas tout le piquant de ceux de Michel Audiard. Côté dessin, le trait de Dominique Hé se révèle plutôt efficace. Sous un air faussement minimaliste, on découvre une palette de personnages assez haut en couleur. Certes, il y a un risque de confusion des patrons de boîtes mais cela tient surtout au fait qu’ils apparaissent fugacement au début. Pour le reste, les personnages, au
teint blafard, sont convaincants et les femmes charmantes, sans jamais tombées dans la vulgarité : l’archétype de la parisienne de l’époque en somme. On notera également la parfaite reconstitution décors en intérieur comme en extérieur qui rendent à merveille l’atmosphère d’occupation. La colorisation se délave un peu pour correspondre à l’époque et joue également l'opposition entre les intérieurs chaleureux et l’extérieur Vert-De-Gris.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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