Chronique "La malbête"

En cette belle année 1765 sevissait une bête mystérieuse dans le Gévaudan. Face à l'échec de Monsieur Denneval, louvetier du roi, Louis XV envoie son porte arquebuse Antoine de Beauterne. Lors d'une pause, il tombe nez à nez avec Barthélémy; orphelin, fils de protestants massacrés. Il soigne le cheval du vieil homme qui fait de lui son palefrenier. La rencontre avec des paysans reconvertis en brigands de grand chemin permet à Barthélémy de prouver une nouvelle fois ses capacités. Et Monsieur Antoine le prend sous son aile, au grand dam de l'héritier Beauterne. Le duo découvre des méthodes de chasse inhumaines et les prémices de la propagande. Concernant la Bête, différentes hypothèses sont évoquées: monstre, crime crapuleux, lien avec le libertinage, rébellion protestante... La falsification de l'animal est même mise en scène. L'album se termine par sa présentation au Roi, en même temps que celle de Barthélemy; qui n'hésite pas à proposer ses services.
 


Nous fêtons cette année le deux cent cinquantième anniversaire de cette mystérieuse affaire et cet album entre dans ces commémorations. Néanmoins, tous ceux qui pensent découvrir de nouvelles informations sur la Bête peuvent passer leur chemin. Il ne s'agit pas d'un album relatant l'affaire mais "d'une simple interprétation personnelle" destinée au plus grand nombre où  la bête passe totalement au second plan. Et c'est tant mieux! Surtout que le dessin tout en rondeur de Hamo renforce cette accessibilité.


Le scénario d'Aurélien Ducoudray reflète bien la situation de la France à la veille de la Révolution. Les relations existantes entre le peuple, les nobles et le clergé se mélangent à la chasse aux protestants et au libertinage.
 Au final La Malbéte est un album agréable à lire, utilisant la bête du Gévaudan comme prétexte pour découvrir les liens entre un vieux noble catholique et un orphelin protestant. Comment va évoluer cette amitié? Réponse dans le second tome!