Chronique "Le magicien de Whitechapel"

Londres, Piccadilly Circus, 1887, bien que brillant le magicien Jerrold Piccobello est "remballé comme un mal propre". Même s'il est l'un des plus prestigieux magiciens du royaume de la reine Victoria, il va d'échec en échec. Désespéré, il erre dans le quartier et fini à la taverne The Eagle, lieu de son enfance. Devant une Stout, il plonge dans ses souvenirs d'enfant. Orphelin de mère à 3 ans, fils du Cracheur, tricheur de dès professionnel, il perd ce père à la suite d'une mauvaise partie contre Black Neb.

Réfugié avec sa sœur à l'hôtel puis adopté par la famille de concierges du théâtre The Eagle, Jerrold voit défiler tout ce que le Londres de la fin du XIXe siècle fait d'artistes, avant de s'attacher au magicien Virgill Webb. Il devient son assistant, Virgill devientt son mentor. Mais Virgill joue! Avec la magie, bien sûr mais aussi avec les cartes et, c'est là que le malheur arrive, avec les femmes. Un mari trompé l'invite à une partie de chasse et Virgill disparait laissant Jerrold seul, paumé au point de... Mais n’en divulguons pas trop !

Premier tome d’une trilogie, Jerrold Piccobello est un peu long à se mettre en place. Le passage d’une époque à l’autre, bien que fluide, et une narration très présente ralentissent l’action. Cependant, André Benn nous livre un récit initiatique, mélange d’Histoire, de magie et de sociologie. Les personnages sont attachants et leur dessin semi réaliste (d’un style qui n’appartient qu’à Benn) très expressif. Quand au final, il nous réserve un rebondissement pour le moins inattendu.
Ce premier tome du Magicien de Whitechappel dresse un décor pittoresque, peuplé de personnages haut en couleur dans une société oubliée. Du coup, on referme l’album en restant sur sa faim et on attend le suivant avec impatience. Heureusement, il devrait arriver rapidement.