Chronique "Racket"

Paris, aujourd'hui, un corbeau s’envole et nous guide vers une jeune collégienne. Le nez dans son téléphone, elle ne voit pas venir le danger, la mauvaise rencontre et le racket de son portable. Blessée psychologiquement, elle mettra plusieurs jours à se remettre, grâce au soutien de son père.

Pour son anniversaire, ce père aimant, lui offre un nouveau téléphone. Malheureusement, elle fait la même rencontre. Malheureusement, elle s’oppose à ce racket. Malheureusement, il est armé et la poignarde. Courageuse, elle rentre chez elle et s'écroule dans les bras de son père.
 
On assiste alors à  un double cheminement : celui de la jeune fille aux prises avec les démons de la mort et celui de son père tiraillé entre la volonté de se battre et la résignation. Seule l'intervention d'une tierce personne permettra à ce binôme de voir le bout du tunnel.
 

Racket est un ovni dans le paysage de la Bande Dessinée actuelle
C'est un album muet, silencieux, sans bulle. Déstabilisant au début, on comprend rapidement le parti pris de l'auteur : toute parole est  superflue et les images se suffisent à elles même ! Et quelles images !! Qu'il utilise le crayon, le feutre, les pinceaux ou des tâches de peintures, Stéphane Levallois réussit à faire passer les émotions comme peu savent le faire.

Case après case, le lecteur plonge dans le coma de l'adolescente, dans son univers en construction. Et dans le même temps, tous les papas ne peuvent que s'identifier à ce père si humain devant le risque de perdre sa fille.
Au final, Racket est un roman graphique atypique mais totalement bouleversant !