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Ciel d'orage 1/London Burning Ciel d'orage 1/London Burning

Ciel d'orage 1/London Burning

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Titre du Tome: Ciel d'orage 1/London Burning

Ciel d’orage
1/ London burning
 
Scénario et dessin: Eric WARNAUTS
Dessin et couleurs : RAIVES
Éditions : Le Lombard

 
Kate et Jimmy ont juré de ne jamais parler de sentiment. Tous deux sont pilotes dans la RAF et à l’heure où le ciel de Londres est l’endroit le plus dangereux au monde, cette situation devient de plus en plus compliquée.
Lancement d’un diptyque sur la place des femmes, et des pilotes en particulier, dans la seconde guerre mondiale, cet album mérite le détour !  
 

Kate Cavendish, une anglo-polonaise, est pilote au service du transport aérien. Seule aux commandes et à basse altitude, elle livre tout type d’avion, du Spitfire au Lancaster, aux escadrilles de combat sur tout le territoire. Lors d’une permission londonienne, elle retrouve Jimmy Kane, une pilote de chaise de la RAF. Fiers et indépendants, ils se sont promis de ne jamais parler de sentiments. Et pour cause, Jimmy est marié avec la cousine de Kate. Un triangle amoureux qui remonte à leurs études à Emmanuel collège. A Londres, Kate retrouve aussi Nicole, qui travaille à la BBC aux émissions à destination de la Belgique. Mariée à un « espion » éloigné depuis longtemps, Nicole a pris goût à la liberté et s’est rapprochée du jeune et charmant Lewis qui lui aussi va intégrer la RAF comme opérateur radio. Il faut dire qu’en cette année 1941, le ciel est certainement le seul endroit de la terre à être plus dangereux que les rues de Londres sous le Blitz nazi.
 
A l’heure où on vient de terminer les commémorations des 80 ans du débarquement en Normandie et que les cérémonies vont s’enchaîner jusqu’au 8 mai prochain, c’est le créneau parfait pour sortir un album sur la 2nde Guerre mondiale. C’est certainement ce que la plupart des visiteurs des librairies vont se dire en regardant ce Ciel d’orage dans les rayons. Pourtant, cet album va bien plus loin que la simple évocation des héros de la Royal Air Force pendant le Blitz. Oh, bien sûr, celui qui va feuilleter les premières pages ne se rendra pas forcément compte : elles proposent une spectaculaire scène de combat aérien ! Mais j’y reviendrai plus tard. Donc l’album s’offre une véritable héroïne en la personne de Kate Cavendish. Cette superbe blonde est une pilote chevronnée qui, même si elle ne participe pas au combat, à un rôle primordial. Elle livre les avions aux escadrilles de combat. Rien que cela mériterait déjà un album. Mais Éric Warnauts va bien plus loin. Cette femme forte a décidé d’être indépendante et libre. Certes, elle vit une passion avec l’époux de sa cousine mais ils ne veulent pas entendre parler de sentiments. Il en est de même pour son amie Nicole, dont le mari, à Lisbonne depuis plusieurs années, a laissé la place. C’est cette évocation d’une sorte de féminisme de guerre qui fait l’originalité de l’intrigue. En scénariste rusé, Warnauts y insère une touche d’espionnage propre à cette période. Hitler a lancé l’opération Barbarossa et dans la capitale britannique, certains verraient d’un bon œil un rapprochement contre les soviétiques. Une nouvelle fois, c’est Kate, en tant qu’anglo-polonaise qui va renvoyer dos-à-dos les deux régimes autoritaires et cet état d’esprit va servir à propulser le prochain tome. Côté dessin, c’est tout l’inverse de l’intrigue, les liens (d’amitié) sont indéfectibles. Comme à l’accoutumée, Raives travaille donc à 4 mains avec son ami scénariste. Puisque nous avons affaire à une histoire d’avions, il est normal que les scènes de combats aériens soient magnifiques. Le duo y rajoute également une bonne dose de dynamisme grâce à une mise en page à l’aspect désordonné ; à l’instar de ce que ressentirait une personne lambda dans ces avions de chasse. Mais attention, une grosse partie de l’album se déroule sur la terre ferme et là aussi la représentation graphique est magnifique. Les bâtiments londoniens sont très réalistes et les destructions malheureusement ultra spectaculaires. Les intérieurs aristocratiques répondent à la froideur des hôpitaux militaires et à la promiscuité du métro. Les personnages sont extrêmement charismatiques, avec une petite pointe de sensualité. La colorisation fait la part belle au réalisme et nous replonge dans les grands films de genre.

C’est donc une véritable plongée dans l’univers des femmes et des pilotes, en particulier durant la 2nde Guerre mondiale, que ce Ciel d’orage. Une plongée réaliste et ultra efficace à découvrir au plus vite.
Cédric
Chroniqueur
La Bande Du 9

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : LABANDEDU9

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