Titre du Tome: Coeur de ténébres

lieutenant Varenne supporte de plus en plus difficilement cette violence inhumaine. Il espère obtenir rapidement sa mutation sur le front du Rhin. Malheureusement pour lui, et aux vues de ses états de service, cette nomination ne se fera qu'après une dernière opération. Il doit s'enfoncer dans les marais de la Bièvre Noire afin d'éliminer le colonel Jacques Nicolas Scherb, surnommé l'Ange de la Terreur qui, devenu fou, assassine désormais aussi bien les Blancs que les Bleus. Pour Varenne et son ami indien Uncas commencent dès lors une lente remontée aux sources de l'enfer.
fortement autobiographique, raconte comment Charles Marlow a remonté le cours d'un fleuve en Afrique Noire pour le compte d'une compagnie belge. Cette histoire a inspiré de nombreuses adaptations et transpositions parmi lesquels Apocalypse now ou L’Aube du monde. Seulement ici, Jean-Pierre Pécau privilégie une histoire nettement plus hexagonale puisque le scénariste de Jour J transpose cette descente aux enfers lors de la période révolutionnaire. L'épisode vendéen est quelque peu oublié de nos livres d'histoire et pour cause. On est très loin de la vision romantique de Didier Barbelivien et plus près du massacre de masse. Pour Jean-Pierre Pécau, le cadre est absolument parfait pour cette histoire. Le scénariste se place ainsi dans la lignée de l'école des Annales et de François Furet, ne cachant aucun élément de la violence de l'époque qu'elle soit blanche, bleue ou d'une quelque autre couleur. En ce qui concerne le dessin, le dessinateur de Gatsby le
Magnifique fait des choix osés mais extrêmement payants. Le premier est de réaliser un album en quasi noir et blanc. Seuls les cauchemars et quelques lieux ont droit à un traitement en couleurs et ce afin de renforcer autant l'ambiance pesante des premières pages que la violence des pages colorisées dans des teintes extrêmement agressives. Le trait ensuite. Pour mieux donner à voir l'extrême complexité de la période, il se fait en crayonné allant parfois jusqu'à donner l'impression d'un brouillon. Si c'est déstabilisant, c'est tout de même particulièrement bien fait et le lecteur se laisse tout doucement engloutir par les enfers de la Vendée contre-révolutionnaire.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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