Nom de la série : Collège Apocalypse
Tome : 1
Titre du Tome: L'accident
Scénario : Lylian
Dessin : Paul DROUIN
Couleur : LORIEN
Maison d'édition : Soleil
Partis en voyage scolaire, sept collégiens sont témoins de l’arrivée sur Terre d’extraterrestres aux intentions mystérieuses. Après un premier contact plutôt froid, ils doivent se rendre à l’évidence, leur monde a changé pour de vrai, pour toujours… Après Les Géants, Lylian et Paul Drouin reviennent avec une explosive relecture de la Guerre des mondes avec un soupçon d’Independance Day.
Orphelin de mère depuis peu, Yann vit désormais seul avec son père, agriculteur et éleveur de lapins. Le fils, mais surtout le père, ont beaucoup de difficultés avec le deuil. Heureusement pour Yann, il doit partir en voyage scolaire. Voyage auquel participe Lena, une camarade de classe qui « plaît de ouf » à Yann. Malheureusement, dès le départ, le voyage s’annonce mouvementé : la faute à Cédric, un crétin aux biceps plus développés que le cerveau. Après un début de bagarre et une punition très pédagogique, le voyage reprend, malgré tout, son cours. Jusqu’à ce que le bus découvre un mystérieux obstacle au milieu de la route, à la sortie d’un tunnel. Éjecté dans l’eau, Yann prend les choses en main. C’est ainsi que sept collégiens réussissent à s’en sortir. Face au carnage qui a eu lieu sur la route, c’est une nouvelle fois Yann qui décide de rentrer dans les terres à la recherche d’un abri et la maison qu’ils découvrent est plus luxueuse qu’une simple cabane de chasseur. Allumant la télé, ils découvrent, médusés, ce qu’il se passe. De monstrueuses machines d’origine inconnue ont été aperçues partout sur terre. Les collégiens doivent se rendre à l’évidence, leur monde a changé pour de vrai, pour toujours…
Le collège est une étape cruciale pour tous les adolescents. Ce n’est donc pas pour rien que de nombreux albums le prennent pour cadre. Il s’y déroule des romans à l’eau de rose, des enquêtes policières ; toujours sur fond de récit d’initiation. Lylian prend ici une autre voie : l’univers post-apocalyptique. Et le scénariste n’y va pas par quatre chemins car l’album s’ouvre sur un portail d’établissement scolaire totalement ravagé. Sur le côté, une photo de classe qui va servir de point de départ afin de remonter le temps et reprendre le fil des événements. C’est ainsi qu’on fait la rencontre de Yann ; un collégien comme tant d’autres, avec ses amis, ses ennuis et ses premiers émois. Avec sa classe, il part en sortie scolaire et il doit faire avec Cédric, le caïd de service. Ce voyage, c’est surtout l’occasion d’un flash-back qui prend la forme d’un songe. Au réveil, on change radicalement de rythme et de dimension : on plonge avec délectation dans la Guerre des mondes, mélange d’illustration du début du 20e siècle et de la version de Spielberg. Mais puisque nos héros sont en apprentissage, ils vont devoir se débrouiller par eux-mêmes face aux Autres. On est alors plus près d’Indépendance Day que de ET avec bon nombre de rebondissements, de rivalités et de rapprochements qui vont se faire jour. L’ensemble fonctionne très bien et on referme l’album en ayant hâte de découvrir la suite, prévue pour mars prochain. Côté dessin, l’efficacité est également au rendez-vous. Il faut dire qu’après huit tomes des Géants, les artistes se connaissent par cœur. Les personnages, dans un style un peu manga, ne manquent pas d’expressivité. L’avantage de travailler en représentant des adolescents, c’est qu’il est très facile de leur conférer des caractéristiques propres et cela les rend facilement identifiables. La preuve se trouve sur les portraits en dernière page de garde. Mais ce qui marque le plus, c’est la mise en page. Avec beaucoup de brio, Paul Drouin impulse un dynamisme dingue à ses planches. Alternant grandes et petites vignettes, horizontales et verticales, cases rectangulaires et d’autres formes, sans oublier les incrustations, le lecteur en plein les mirettes et se régale. Du vrai très grand spectacle réhaussé par la colorisation très moderne de Lorien.
Difficile de rebondir après un succès tel que celui des Géants. C’est pourtant ce que réussissent à faire Lylina et Paul Drouin avec ce Collège apocalypse qui reprend les classiques du genre pour en faire une œuvre originale qui ravira les ados ; et les autres.