Vengeances, trahisons, démons et avidité de pouvoir au menu de ce nouveau tome du cycle des sorcières. Sous la plume d’un Jean Dufaux qui signe l’une des plus belles sagas du 9ème art.
Après la grande bataille gagnée par Vivien des Aguries et la défaite de son demi-frère Elgar qui a notamment perdu un bras, la prise de pouvoir ne semble pas pour autant acquise. Elgar ne veut pas en rester là et compte bien retrouver sa place légitime. Mais il doit également faire face à un puissant concurrent en la personne de « Tête noire » que la reine Jamaniel a fait revenir à la vie. Si de son côté, la reine pense avoir l’allié idéal pour conquérir le trône, « Tête noire » du sien, ne pense qu’à la vengeance d’éliminer les sorcières. Parallèlement, Vivien et Oriane qui n’est autre que la fille de « Tête noire » qu’il a eu avec la sorcière Dame Ceylan, sont inquiets pour l’avenir du trône, ils n’ont pas d’autre choix que celui de retrouver le démon pour le détruire.
La complainte des landes perdues est l’œuvre initiale des auteurs Rosinski et Dufaux dont le cycle sera rebaptisé Sioban. Ce cycle sera suivi chronologiquement par le cycle des Sudenne actuellement en cours et dessiné par Teng. Mais en amont, c’est un autre cycle également en cours qui précède le cycle de Sioban à savoir les sorcières. Pas simple à suivre pour le commun des mortels mais avec la prise d’un philtre magique, tout devient clair.
C’est ainsi que 4 ans après le dernier tome, Beatrice Tillier nous dévoile la suite des aventures de Vivien et Oriane, opposés à La reine Jamaniel, son fils Elgar et surtout le maléfique Tête noire, accessoirement le père d’Oriane. Bref, une belle saga familiale où les conflits se règlent à coup d’épée, de sortilèges ou autres incantations. L’action et le rythme sont ainsi présents durant tout l’album avec toujours cette maxime de savoir si l’amour est au cœur du mal ou bien si c’est le mal qui est au cœur de l’amour. Une chose est sûre, Jean Dufaux exploite avec merveille ce jeu de rôle entre ses personnages en leur injectant à des moments bien précis des doses de trahison, d’amour et où chacun peut rapidement passer du bien au mal.
Le dessin de Béatrice Tillier est toujours aussi envoûtant, la beauté de ses personnages, leurs expressions, les détails au niveau des costumes et des décors sont ses grandes forces. Sa mise en couleur est époustouflante case par case mais qui manque sur quelques planches d’harmonie globale, mais ce n’est qu’un avis personnel.
En conclusion, un album qui donne beaucoup d’informations sur le passé, présent et avenir des personnages, une lecture qui n’est pas des plus simples mais qui le devient après une relecture des premiers albums de ce cycle. Un quatrième et dernier tome à venir pour dévoiler qui du bien ou du mal triomphera mais tout le monde sait que les choses ne sont pas aussi simples que cela.