Titre du Tome: Conan le Cimmérien T07
Une des histoires les plus marquantes de Conan est ici revisitée par Regis Hautière et Didier Cassegrain. L’adaptation est réussie avec en particulier, une vraie richesse visuelle.
Conan a la trentaine bien entamée lorsqu’il se lasse de sa vie de pirate, il suit alors la redoutable Valéria qui a fui la Stygie après le meurtre d’un officier un peu trop entreprenant. Conan la retrouve sur le vaste territoire sauvage du Darfar, mais avant d’avoir pu déterminer s’ils devaient s’embrasser ou s’entretuer, ils sont interrompus par une gigantesque créature semblant tout droit sortie d’un autre temps. Pour la fuir, ils se réfugient dans une antique cité aussi immense qu’étrange, et qui ne comporte qu’une seule porte et aucune fenêtre. En explorant ses couloirs et ses salles vides sans fin, ils ont l’impression d’en être les seuls résidents. Grossière erreur, comme ils s’en rendent compte quand ils tombent sur les derniers survivants d’une civilisation décadente qui n’ont rien trouver de mieux à faire qu’à hâter leur extinction en se faisant la guerre.
La nouvelle est la dernière de Conan publiée par Howard avant sa mort, elle est aujourd’hui considérée comme une de ses meilleurs. Elle a déjà été adaptée en comics dans
Savage Tales en 1974 (et publiée en France dans
les Chroniques de Conan 1971-74 chez Panini ou
The Savage Sword of Conan 1, collection Hachette). Si la narration omniprésente de Roy Thomas est très datée, le dessin du jeune Barry Windsor-Smith fait encore sensation aujourd’hui.
Sans surprise, le scénario de Régis Hautière et le découpage d’Olivier Vatine sont beaucoup plus digestes que ceux de Thomas. Le récit se lit donc facilement grâce à une prédilection pour les cases tout en longueur permettant de rendre l’action plus visible et plus impressionnante.
Au dessin, Didier Cassegrain nous offre une version de Conan plutôt jeune et élancé qui, si elle n’est pas infamante, ne marquera pas non plus les esprits. Plus convaincants sont la cité maudite et ses habitants. Là où Windsor-Smith avait opté pour une représentation médiévale occidentale sans grande originalité, Didier Cassegrain s’inspire de l’architecture et des costumes des civilisations sud-américaines. Cela donne une vraie identité et une cohérence visuelle à l’ensemble, tout en soulignant le décalage avec Conan et Valéria, définitivement pas à leur place dans ce décor. De plus, chaque scène a une couleur dominante allant du bleu au rouge, ce qui contribue à renforcer l’ambiance étrange de la cité.