Cosmopirates - Tome 2

Nom de la série : Cosmopirates
Tome : 2
Titre du Tome: La tortue d'or
Scénario : Alejandro Jodorowsky
Dessin : Pete Woods
Couleur : Pete Woods
Maison d'édition : HUMANOIDES ASSOCIES

Le groupe mené par Xar-Cero part livrer bataille. Leur objectif : s’emparer du million de Kuirassés de la Protobanke. Ces hommes au courage exemplaire possèdent un atout de taille : Lireley, la tortue volante. Dès l’approche du premier Kuirassé, elle va faire ses preuves. Le groupe simule une dérive et demande de l’aide. Le Supracerveau du Kuirassé tombe dans le piège et ordonne à ses soldats de s’emparer du navire de Xar-Cero afin d’en faire des esclaves. Mais au moment où les portes s’ouvrent, Lireley s’envole dans l’espace, pénètre à l’intérieur du Kuirassé et, grâce à l’hypnose, prend le contrôle mental du Supracerveau — s’emparant ainsi du navire et de son équipage. La victoire est éclatante pour Xar-Cero, qui récupère également toute la fortune du vaisseau : une immense montagne d’or… qui ne représente pourtant qu’un millionième du trésor des Protobankiers.
 

C’est parti pour un deuxième voyage avec Xar-Cero, également appelé Docteur Zang, sous la plume de l’incroyable Alejandro Jodorowsky. On ne va pas se mentir : l’univers du maître n’est pas à la portée de tout le monde. Il faut une certaine appétence pour la science-fiction, les mondes fantastiques et surtout une imagination prête à se perdre dans les symboles, paraboles et métaphores pour en apprécier toute la richesse.

Cette série en deux tomes en est un illustre exemple. Le monde dans lequel évolue Xar-Cero est dominé par les Magnobankiers — nos banquiers, hommes fortunés et politiciens d’aujourd’hui — qui n’hésitent pas à sacrifier certaines populations pour conserver leur pouvoir (toute ressemblance avec la réalité n’est évidemment pas fortuite).
Jusqu’ici, tout reste compréhensible. Mais au fil de l’album, le scénario s’égare dans une multitude d’événements, d’incohérences et d’abstractions qui risquent de perdre le lecteur. L’auteur tente bien quelques explications, mais finit par se justifier à travers la voix de la tortue Lireley, lorsqu’elle déclare :

« Je n’ai pas de poumons, mon organisme respire autrement. Le cerveau humain n’est pas capable de le comprendre… » Tout est dit.

Heureusement, l’histoire d’amour impossible entre Zang et Leonarda, ainsi que l’amitié/rivalité entre Tête-de-Lion et le même Zang, apportent un peu de piment au récit. Le dessin de Pete Woods, avec son trait fin et ses couleurs éclatantes, redonne quant à lui de l’éclat aux personnages.

Dommage que ce dernier album d’Alejandro Jodorowsky, âgé de 96 ans tout de même, ne soit pas à la hauteur de son immense carrière, et ne reflète pas pleinement le génie créatif de l’artiste.