Nom de la série : De pierre et d'os
Scénario : Krassinsky d'après Bérengère Cournut
Dessin : Krassinsky
Couleur : Krassinsky
Maison d'édtion : Aire Libre
De pierre et d’os retrace les aventures et la dureté de la vie d’une femme inuite, UQSURALIK, quelque part dans le Grand Nord.
UQSURALIK, une jeune Inuite, ressent des douleurs au ventre et sort de l’igloo familial pour prendre l’air. Elle a en fait ses premières règles, et c’est alors que banquise se fend et l’éloigne de sa famille lorsqu’elle se retrouve sur une plaque de glace qui dérive. Son père a tout de même le temps de lui envoyer une peau d’ours, son collier avec une dent du plantigrade et un harpon qui se brise avec sa flèche disparaissant dans l’eau. Par chance, les chiens sont sur la même partie de la banquise avec IRASUK « la meilleure chienne de son père ». La jeune femme marche durant trois jours tout en tentant de survivre avant d’arriver sur une petite île comportant des traces humaines. Elle fait enfin la rencontre d’un groupe de trois familles qui la connaît après avoir partagé une fois le même camp d’été. Une nouvelle vie faite d’épreuves et de moments heureux débute à ce moment pour UQSURALIK qui devra apprendre à vivre sans sa famille.
Ce roman graphique est une adaptation du célèbre roman homonyme de Bérengère COURNUT. Jean-Paul KRASSINSKY, après trois années de travail, nous livre ainsi une grande fresque faite d’aventures dans un univers arctique avant l’arrivée des premiers Européens. Nous sommes en effet dans un monde qui échappe encore à l’Histoire, et où les forces animistes sont omniprésentes. Et le lecteur en apprend beaucoup sur les us et coutumes de ce peuple du Grand Nord comme la dangereuse pêche aux coquillages sous la banquise à marée basse, ou le fait de ne pas jouer avec une ficelle en présence d’une femme enceinte afin d’éviter que le cordon ombilical ne s’enroule autour du fœtus. Dépendants de la chasse pour se nourrir, UQSURALIK et ses hôtes connaissent régulièrement des épisodes de disette rappelant la survie permanente dans un milieu hostile. Par ailleurs, des chants relevant de la tradition inuite entrecoupent le récit. Enfin, les aquarelles de l’auteur enchantent le lecteur par leur lumière en le portant dans des paysages dépouillés, mais sublimes et qui deviennent des personnages à part entière.
En somme, cet ouvrage nous offre un beau moment de lecture et d’évasion avec une immersion dans un monde où l’on perd nos repères à la croisée entre le conte féministe et la quête initiatique.
