Nom de la série : Deux femmes
Scénario : Arnaud LE GOUEFLEC
Dessin : Laurent RICHARD
Couleur : Laurent RICHARD
Maison d'édition : Glénat
Deux femmes ou l’histoire d’Anne Bonny et de Mary Read, deux redoutables pirates du XVIIIème siècle.
Anne BONNY, fruit d’une relation illégitime, quitte son Irlande natale pour le Nouveau Monde en 1707. Une fois en Caroline du Sud où elle retrouve son père à la tête d’un grand domaine, elle va préférer fréquenter les tavernes que suivre ses études. Anne va y rencontrer des pirates et tomber sous leur influence par leur mépris de toutes les règles. C’est une jeune femme impétueuse n’hésitant à jouer du couteau ce qui va la conduire se faire un nom dans ce milieu viriliste. Son caractère bien trempé l’amène à se marier avec un pirate alcoolique, James BONNY, sans le consentement de son père qui va alors la déshériter. Elle suit ensuite sa vie sans les contraintes maritales de l’époque, et rencontre aux Bahamas le célèbre John RACKAM dit RACKAM LE ROUGE en raison de ses tenues colorées. Elle va alors le persuader de faire équipe avec elle.
En parallèle, Mary READ, une jeune fille travestie en garçon pour profiter des largesses financières de sa grand-mère, devient un valet avant de s’engager comme dragon dans l’armée du roi d’Angleterre durant la guerre des Flandres. Elle y tombe amoureuse d’un maréchal des logis avec qui elle projette de fonder une famille. À sa mort, elle se coupe les cheveux, prend l’apparence d’un garçon et part s’embarquer pour la compagnie hollandaise sous le nom de Willy Read. Or son navire est attaqué par des pirates durant la traversée de l’Atlantique et contre toute attente, elle va intégrer leur équipage. Aux Bahamas, elle va rencontrer Anne BONNY qui cherche à se composer un équipage avec RACKAM. Une sanglante odyssée va alors débuter, et voir un rapprochement entre les deux femmes.
L’originalité de ce roman graphique est de nous dresser le portrait de deux femmes pirates qui ont inspiré autant de terreur que Barbe noire ! Leur histoire est auréolée de légendes, mais elles n’en demeurent pas moins des personnages historiques et Arnaud LE GOUËFFLEC reprend ici les éléments biographiques généralement reconnus. D’un point de vue narratif, on peut cependant déplorer que durant la première partie du récit le parcours des deux femmes s’entremêle de manière régulière, et ces enchâssements accompagnés de nombreuses analepses et prolepses empêchent une lecture fluide. Le trait de Laurent RICHARD se veut figuratif, et si les scènes de flibuste sont dynamiques, on a parfois du mal à lire les émotions sur le visage des personnages.
En somme, Deux femmes est une belle histoire de sororité qui balaye les conventions de l’époque avec de l’audace et du féminisme même si les protagonistes ont dû, pour survivre, jouer des atouts prétendus masculins comme l’absence de pitié ou tuer sans remords.
