Nom de la série : Doomsday War
Tome : 1
Scénario : Natsuko URUMA
Dessin : Natsuko URUMA
Maison d'édition : Doki Doki
Sortie attendue des éditions Doki-Doki, Doomsday War nous plonge dans un tournoi à mort où l'avenir de nations entières est en jeu. Ce premier tome, signé Natsuko Uruma, pose les bases d'un récit d'action et d'anticipation au parfum de fin du monde.
Nous sommes en 2206. La Terre n'est plus que l'ombre d'elle-même. Ravagée par des catastrophes climatiques incessantes dues à l'activité humaine, la planète est devenue un environnement hostile où la survie est un combat de chaque instant. La température et le niveau des eaux ont grimpé en flèche, la plupart des espèces animales ont disparu et l'humanité, masquée pour respirer, est au bord du gouffre. Pour ne rien arranger, Gaïa, une intelligence artificielle aux prédictions infaillibles, annonce que la surpopulation entraînera l'extinction de l'espèce humaine d'ici cent ans.
Face à ce constat terrifiant, les dirigeants des 16 dernières nations survivantes prennent une décision radicale : organiser un tournoi pour réduire la population mondiale. Chaque nation sera représentée par un "héros délégué", un combattant issu d'une nouvelle lignée d'humains dotés de pouvoirs surnaturels grâce aux "cellules de Thésée". Ces dernières leur confèrent la capacité d'altérer leur physiologie pour faire face aux menaces. Le pays dont le champion sera vaincu disparaîtra purement et simplement de la surface du globe, sacrifié pour la survie des autres.
Ce premier volume nous jette sans ménagement dans cette arène post-apocalyptique et nous présente le premier affrontement : le Japon contre le Royaume-Uni. Le représentant nippon, Hasuichi Nishizono, n'est autre que le fils du Premier ministre, tandis que le Royaume-Uni est défendu par un jeune criminel, Albie Hiddleston. Le décor est planté pour un combat qui s'annonce brutal et sans pitié.
La force de Doomsday War réside dans son contexte dystopique glaçant, qui résonne étrangement avec nos préoccupations contemporaines. La crise climatique, l'épuisement des ressources et la mainmise de l'intelligence artificielle sur les décisions humaines sont autant de thèmes qui ancrent le récit dans une réalité plausible et angoissante. Le cynisme de la situation, où l'humanité s'en remet une fois de plus à la guerre pour régler ses problèmes, quitte à en perdre le contrôle au profit d'une IA, est particulièrement saisissant et donne à réfléchir.
Le trait de Natsuko Uruma est fin, dynamique et efficace pour retranscrire la nervosité des combats. Les scènes d'action sont lisibles et l'intensité des coups est palpable. Cependant, ce premier tome souffre de quelques longueurs. Le premier combat s'étire, parfois artificiellement, à grand renfort de flashbacks pour développer le passé des combattants. Si l'intention de donner de la profondeur aux personnages est louable, on peine à s'attacher réellement à eux tant leur histoire est survolée. De plus, l'exploitation des pouvoirs liés aux cellules de Thésée reste pour l'instant assez superficielle, sans grande stratégie ni impact visuel marquant.
Ce premier tome de Doomsday War est une entrée en matière efficace qui pose les bases d'un univers prometteur. Son contexte de science-fiction apocalyptique et les thèmes abordés suffisent à captiver le lecteur. Néanmoins, le manga devra rapidement affirmer ses spécificités et développer davantage ses personnages et son système de pouvoirs pour se démarquer durablement. Les amateurs de récits de survie et de tournois façon Valkyrie Apocalypse y trouveront leur compte, en attendant de voir si la suite saura confirmer les espoirs placés en cette nouvelle série.