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Doomsday War Doomsday War

Doomsday War - Tome 3

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Nom de la série : Doomsday War
Tome : 3
Scénario : Natsuko URUMA
Dessin : Natsuko URUMA
Maison d'édition : Doki Doki


Des balles, du sang, et des âmes en miettes. Doomsday War Tome 3 prouve que parfois, le pire ennemi de l’humanité… c’est elle-même.

Avec ce troisième volume, Doomsday War continue d’explorer les tréfonds d’un monde ravagé où la survie ne dépend plus seulement des armes, mais de la volonté. Natsuko Uruma, à la fois au scénario et au dessin, confirme sa maîtrise d’un récit apocalyptique dense, porté par une tension psychologique permanente.

Les vestiges de la civilisation s’entrechoquent ici avec la folie humaine. Les factions se déchirent, les alliances vacillent, et derrière chaque décision se cache une question obsédante : jusqu’où peut-on aller pour survivre ?

Le grand mérite de ce tome 3 est de resserrer l’échelle du conflit. Là où les premiers volumes mettaient l’accent sur la destruction et la survie brute, celui-ci s’attarde davantage sur les personnages et leurs fractures intérieures.

Les batailles sont toujours spectaculaires, mais leur intensité naît désormais autant des silences que des balles.

Uruma transforme la guerre en miroir : chaque affrontement devient le reflet de la peur, de la culpabilité ou du désespoir de ses protagonistes.

Graphiquement, Natsuko Uruma continue d’impressionner. Son trait nerveux, chargé d’encre et d’ombres, capture parfaitement la violence crue et la détresse sourde d’un monde en ruines.

Le découpage est cinématographique, alternant entre plans d’ensemble étouffants et gros plans d’un réalisme brutal. Chaque page semble vibrer au rythme d’un chaos contenu.

Si certaines planches peuvent paraître un peu confuses dans l’action, elles traduisent aussi le vertige du combat, ce sentiment de perdre le contrôle.

Le tome ne laisse que peu de répit. Chaque chapitre enchaîne révélations et ruptures de ton, sans tomber dans la surenchère gratuite.

Uruma dose habilement la montée en tension : un mot de trop, un regard mal interprété, et tout bascule.
Ce contrôle du tempo narratif place Doomsday War parmi les seinen de guerre les plus aboutis de sa génération, loin du simple défouloir visuel.

Sous ses airs de récit militaire, Doomsday War parle avant tout de dignité, de perte d’humanité, et de cette frontière ténue entre le soldat et le monstre.

Uruma semble nous rappeler que la fin du monde n’est pas forcément une explosion, c’est juste l’érosion lente de ce qui nous rend humains.

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : Paak

Nombre de chroniques publiées : 27