Lorsque Yacha décide de sous louer une chambre, elle est loin de se douter des chambardements que Rudica va apporter. Ensemble, les deux jeunes femmes vont décorer les rues de Bruxelles, soigner les petits bobos, bref faire du bien aux gens. Jusqu’à ce que certains esprits chagrins les comparent à des sorcières…Un conte contemporain sur les rapports avec l’Autre des plus réussis.
Yacha, une jeune bruxelloise s’enlise dans son train-train quotidien. Elle ne peut compter sur Igor pour discuter avec elle le soir car son colocataire passe son temps à faire le tour du monde. Sur les conseils d’Yves son patron-libraire-ami, elle décide de sous-louer la chambre d’Igor. A peine l’écriteau
posé que Rudica se porte candidat. Entre les deux jeunes filles, l’amitié est immédiate. Il faut dire que la fraîcheur de Rudica n’a d’égal que son imagination. Ensemble, les deux femmes ont envie d’embellir les rues avec des fresques plus vraies que nature, de redonner vie aux plantes mortes des balcons, d’aider les gens en soulageant leurs petits bobos. Bref, ensemble, elles font du BIEN ! De fil en aiguille, la réputation des deux guérisseuses augmente. Elles sont de plus en plus demandées et cela n’est pas sans conséquence. Passe encore que des pervers leur demandent des massages. Passe également le harcèlement des clients pour obtenir leur pommade. Mais lorsque des médecins les somment d’arrêter leurs activités illégales et lorsque les soupçons de sorcellerie s’abattent sur elle, il n’y a plus qu’une solution: la fuite.
La sorcellerie! Voilà un sujet qui, depuis
Le marteau des sorcières au XVe siècle, fascine autant qu’il fait vendre. La sorcellerie, ok mais d’aujourd’hui alors. Oubliez le gentil
Harry Potter et le méchant Voldemort, non, ce qui intéresse Tiffanie Vande Ghinste, ce sont les sorcières d’aujourd’hui ; celles que l’on peut faire remonter au mythe des dryades, ces nymphes protectrices des chênes et des végétaux en général.
Ces dryades se sont évidemment et Yacha et Rudica qui, fortes de leur amitié vont tenter du faire le bien autour d’elles. Évidemment, comme au Moyen-Âge, certains septiques vont leur mettre des bâtons dans les roues. Une histoire poétique donc sur la sorcellerie actuelle, sur l’incompréhension et le rejet de l’Autre. Une histoire mise en images avec un trait qui, s’il n’est pas enfantin, est assez simpliste. Cela confère un supplément d’âme à l’album. L’ensemble se peint de blanc, noir et gris. Seuls touches de couleur, le vert et le rouge apportent la petite touche de fantastique bienvenue.
C’est donc un fort joli conte contemporain que nous propose La Boîte à bulles et Tiffanie Vande Ghinste sur les rapports entre individus aujourd’hui. Un livre qui fait du bien.