Dans un monde surpeuplé, il existe un espoir de monde meilleur au-delà de notre système solaire grâce à la société Eden Corp mais cela n’est réservé qu’à une partie de la population. La famille Oximenko veut forcer le destin et changer les règles mais au lieu d’un paradis, elle va découvrir l’horreur.
La terre est maintenant surpeuplée, plus que polluée et la violence règne au quotidien. La famille Oximenko composée de Gabe le père, Morgane la mère et Kali leur fille, survivent par de petits cambriolages et risquent leur vie à chaque instant. Leur destin semble tracé à la perte. C’est après un cambriolage où ils ont dû faire usage de la violence et d’armes, laissant derrière eux des blessés et des morts, qu’une lueur d’espoir va arriver. Comme tous les ans, la société EDEN Corp organise une loterie pour emmener 10 millions de terriens vers une exo planète identique à la Terre où un nouveau départ est possible. Les publicités inondent la ville, Gabe décide comme des millions de personnes de prendre un billet, le billet d’une nouvelle vie où la seule contrepartie est de laisser tous ses biens. Malheureusement, ils n’ont pas la chance d’être tirés au sort contrairement à la famille Tremaine qui vit dans le même quartier. C’est alors que va germer dans l’esprit de Gabe l’idée de prendre leur place. En deux temps trois mouvements, les Oximenko vont séquestrer les Tremaine, prendre leur apparence et attendre sagement la délégation qui va venir les chercher pour embarquer à bord du vaisseau interstellaire. Le plan se déroule à merveille jusqu’au réveil après la cryogénisation où le monde parfait promis n’est peut-être pas celui que l’on croit.
Ce récit d’anticipation débute sur des faits similaires à grand nombre de récits de ce type, surpopulation, recherche d’un monde meilleur. L’originalité du récit est que les auteurs vont prendre à contrepied les lecteurs avec un scénario bien loin de l’introduction proposée. Le récit va alors partir dans une histoire où se mélangent action, suspense, enjeu politique et manipulation.
A l’origine, cette histoire date d’une dizaine d’années, imaginée par Alain Bismut et Abel Ferry et aurait dû voir le jour sur grand écran mais finalement restera dans les cartons. C’est finalement le 9ème art qui bénéficiera de l’adaptation pour notre plus grand plaisir sous la plume de Christopher Sebala. Son scénario est plutôt efficace, il met en scène une famille soudée, sans scrupules mais qui n’a pas le choix si elle veut survivre, et d’un autre côté, une entreprise qui joue les bons samaritains mais qui est en réalité au sommet de l’ignoble et de la déshumanisation. Le scénariste plutôt que de jouer sur la violence à outrance, même si elle est présente, va plutôt miser sur les relations psychologiques et la manipulation entre les individus pour construire une histoire qui tient la route et qui amène tout le monde à réfléchir sur un plan B pour sauver la terre.
Le dessin est l’œuvre de Marc Laming, un trait qui possède une belle maîtrise des personnages et des décors, un dessin rythmé et réaliste qui convient parfaitement à ce type d’histoire.
Une belle surprise de lecture avec un récit à la fois surprenant et inquiétant pour l’avenir.