Titre du Tome: Elias Ferguson 2.1938, les océans de feu

sauvetage. Pour tous, cela signe le début des emmerdes car le mégalodon qui les a attaqués, une sorte d'énorme requin préhistorique, n'est pas le seul prédateur des grands fonds. Sur terre, la bataille est rude également. Acculé par les retards, les accidents et les sabotages, Élias Ferguson est sous la menace d'une motion de méfiance. A la manœuvre, on trouve l'ingénieur Lockhart et, en sous-main, la CIA de l'antisémite Kennedy. C'est à ce moment qu'apparaît Olivier Ayrton, un vieux pote de Francis. Lui aussi a des nazis aux trousses et le projet du tunnel transatlantique lui semble être une meilleure solution pour les fuir. Mais les secrets que portent le chimiste semblent avoir encore plus d'importance que les découvertes des Ferguson père et fils. Il n'y a alors plus aucun doute, les ennemis sont partout…
Spielberg. Mais la rapide ellipse qui suit nous fait tout aussi rapidement comprendre que cette péripétie ne servait qu'à accrocher le lecteur. Peu importe ! C'est plutôt bien fait et cela a le mérite de nous montrer que les projets de train sous-marin ne sont pas du goût de Mère Nature et de ses rejetons. Par la suite, l'intrigue reprend un rythme plus classique et en lien avec l'album d'ouverture. Bien qu’omniprésente, la situation géopolitique est davantage suggérée que réellement évoquée. Les bruits de bottes allemandes se font de plus en plus insistants ; du côté des États-Unis, l'antisémitisme ne se cache pas plus qu'en Europe et la haine des rouges soviétiques domine parfois la haine des noirs nazis. C'est dans ce contexte que le scénariste joue un coup de poker. Il insère un nouveau personnage, Olivier Ayrton. Également pourchassé par les nazis, il détrône Elias au rang de personnalité la plus recherchée. Malgré l'insistance du jeune homme, et l’attente des lecteurs, Simon Second ne dévoile la raison de cette traque qu'à la toute fin d'album, laissant présager d'une conclusion explosive. Pour le reste, le scénariste poursuit son récit d'initiation du jeune capitaine d'industrie. Bien sûr, la ffiliation avec un autre héros de BD est aisée mais, ici, le contexte historique est surtout l’uchronie apporte une touche agréable à la lecture, à la fois réaliste et fantastique. Cette impression est confortée par le trait de Lender Shell. Le dessinateur aime à jouer sur les gros plans, renforçant les réactions de ces personnages et surjouant un peu la filiation avec le manga. La construction reste assez classique sauf pour les scènes d'action. Bagarres, disputes ou attaques d'animaux sortis des profondeurs font l’objet d’un traitement spécifique qui met en exergue la violence des
situations. Quant aux décors, s'ils sont souvent plutôt minimalistes, les installations du train sous-marin sont autant d’hommages vibrants aux descriptions de Jules Verne. Un mot pour finir sur le travail de colorisation extraordinaire d'Albertine Ralenti qui réussit à rendre les fonds marins aussi lumineux qu’effrayants .Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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