Filles des oiseaux

Chronique : Fille des oiseaux.
Scénario et dessin : Florence Cestac.
Editions : Dargaud.

 

Marie-Colombe et Thérèse ont 13 ans lorsqu’elles se rencontrent à Honfleur au pensionnat des Oiseaux. Malgré leurs origines différentes les deux jeunes filles deviennent inséparables et font les 400 coups dans le vénérable pensionnat.
 

Dès son arrivée au pensionnat des Oiseaux, un établissement pour jeunes filles dans les années soixante, Thérèse se lie d’amitié avec Marie-Colombe. Pourtant rien ne prédestinait cette rencontre puisque cette dernière vient d'une famille très aisée vivant à Neuilly alors que Thérèse vient d'une famille du coin, dans laquelle on est paysans depuis des générations. On assiste donc parfois à un véritable choc des cultures.
 

Mais ce qui marque surtout cette BD, ce sont ce qu’elles osent dire ou faire aux bonnes sœurs. Alors qu’elles sont sensées se préparer à devenir de bonnes épouses, elles n’hésitent pas à braver tous les interdits ou presque pour « faire tourner en bourrique » les bonnes sœurs : draguer les garçons (qui représentent pourtant le péché), porter des pantalons, utiliser un langage vulgaire… L’impertinente Marie-Colombe fait bien rire Thérèse qui se laisse donc entrainer avec plaisir dans ces pitreries !
 

En partie inspirée de sa propre expérience dans un pensionnat normand des années 1960, Florence Cestac témoigne d’une époque révolue (et c’est tant mieux !). Avec son humour décapant, l’auteure, Grand Prix du Festival d’Angoulême en 2000, enchaîne, dans un scénario très rythmé, les péripéties que vivent ces deux adolescentes.

La couleur sépia de ces planches est un parti pris de l’auteur peut-être pour rappeler qu’on baigne dans une France pré-mai 68 presqu’archaïque qui va bientôt être emportée par le tourbillon de cette révolte… qui sera d’ailleurs le sujet du tome 2 de cet album que l’on pourra découvrir dans le courant de l’année 2017 !

Une BD vraiment plaisante et qui permet de passer un bon moment !