Nom de la série : Frida KAHLO Un tramway nommé Diego
Scénario : Dominique OSUCH
Dessin : Dominique OSUCH
Couleur : Dominique OSUCH
Maison d'édition : Futuropolis
Dominique OSUCH livre la vie de Frida KAHLO en s’inspirant de son art pour proposer une vision personnelle de la grande artiste mexicaine.
Celle qui, en raison de la polyomyélite dont elle souffrit, était déjà appelée enfant pata de palo (« jambe de bois ») ou la coja (« la boiteuse ») rencontra plusieurs fois la mort rôdant autour d’elle tout au long de sa vie. À dix-sept ans, elle vit effectivement son existence bouleversée par un accident qu’elle subira toute sa vie avec de nombreuses souffrances et opérations. Puis elle tombera amoureuse de l’artiste déjà renommé Diego RIVERA. Plus tard, cette femme libre dira d’ailleurs malicieusement : « Dans ma vie, j’ai été victime de deux graves accidents. Le premier, c’est quand un tramway m’a percutée. L’autre c’est Diego. ». Celui qu’elle surnommait tendrement son éléphant à yeux de crapaud, son sapo-rana (« crapaud-grenouille ») lui a fait endurer ses nombreuses infidélités même si le couple finira par divorcer avant de se remarier. Au travers de son parcours, on suit également les rencontres que le couple KAHLO/RIVERA a faites des TROTSKI réfugiés au MEXIQUE avant que Léon TROTSKI n’y soit assassiné, d’André BRETON aux mécènes richissimes ROCKFELLER.
Dominique OSUCH rend hommage au personnage de Frida KAHLO qui fut à la fois une femme engagée politiquement, une grande amoureuse, et une artiste talentueuse. Elle permet d’aller au-delà du simple statut d’égérie qu’elle eut, et de se plonger dans sa vie bien plus profonde car libérée de tous les carcans moraux ne serait-ce que dans les amours plurielles qu’elle a connues. Dominique OSUCH se met dans les pas de KAHLO sans l’imiter pour autant en proposant sur des doubles pages de magnifiques planches où elle exploite plusieurs techniques comme le collage, la photographie ou la sculpture. Les couleurs chaudes rendent hommage également au MEXIQUE tant aimé par les deux femmes à l’image du dossier final dans lequel Dominique OSUCH relate le voyage qu’elle y a fait permettant au lectorat de mieux s’ancrer dans ce pays où la mort fait partie intégrante de la vie sans pessimisme aucun. On regrettera toutefois malgré le soin restituant l’esthétique de KAHLO que la bédéaste se soit plus arrêtée sur la vie privée de l’artiste que sur son art.
Cette œuvre ravira sans nul doute les admirateur·rice·s de Frida KAHLO tout en intéressant celles et ceux qui la connaissent moins.