Nom de la série : G I GAY
Scénario : Alcante
Dessin : Munoz
Maison d'édtion : Dupuis - Aire Libre
Alan Cole, psychiatre dans l’armée, va tomber amoureux d’un camarade GI. Souci, nous sommes en 1941 et l’homosexualité est considérée comme une maladie par les uns, un vice par les autres. Une histoire romancée, basée sur des faits réels, qui est forcément à la fois touchante et choquante dans les attitudes et réactions des différents protagonistes.
Le 20 Septembre 2011, sur la plage de Laguna en Californie, Monsieur Cole profite du vent et de l’océan avant d’aller rejoindre une équipe de journalistes car aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres. Un évènement national va se produire mais en attendant, Mr Cole va raconter son histoire. Cette dernière a débuté il y a bien longtemps à l’hôpital de San Diego. A cette époque, Alan Cole était psychiatre et menait de longues séances auprès de vétérans de la première guerre mondiale pour tenter de les sortir de leur choc post traumatique. Puis l’annonce arriva par la radio, le 07 Décembre 1941, l’Empire Japonais a bombardé Pearl Harbor. Les Etats-Unis entrent en guerre mais Alan, par son statut, a la possibilité de se faire exempter pour rester à l’hôpital, ce qui n’est pas du goût de son beau-père, un ex-général, qui menace Alan de ne pas lui donner la main de sa fille s’il ne s’engage pas. Quelques jours plus tard, Alan Cole se retrouve au camp d’entraînement des marines à San Diego sous le grade de sous-lieutenant pour être assistant d’un médecin capitaine. Sa première vision du métier est un attroupement de marines entièrement nus pour passer des tests médicaux. Cole quant à lui va être chargé de déceler en quelques minutes les personnes qui pourraient nuire à la discipline et au moral des troupes comme les délinquants, les mythomanes, les cleptomanes, les alcooliques et les … homosexuels considérés comme névrotiques, insociables et manipulateurs pour pervertir leurs camarades.
Cette histoire se déroule en 1941, à une période où l’homosexualité est considérée comme une maladie, excluant d’office toute personne voulant s’engager dans l’armée. Il faudra attendre la campagne présidentielle de Bill Clinton pour que les choses bougent avec la loi « Don’t ask, don’t tell » qui permettra à toute personne de défendre son pays et peu importe son orientation sexuelle mais à condition de cacher cette dernière aux autres. Il faudra attendre l’élection de Barack Obama qui mettra fin à cette ambiguïté et loi en 2010.
A partir de cet état de fait, Alcante (scénariste notamment de « La Bombe ») va imaginer une histoire mettant en scène un jeune psychiatre, sur le point de se marier et d’avoir un enfant, et qui ne connaît de l’homosexualité que ce qu’il a appris durant ses études. Sa vie va basculer le jour où il fera la rencontre de Merle Gore, un jeune GI dont il va tomber amoureux. Il se retrouve ainsi coincé entre les ordres de ses supérieurs, sa conscience et ses sentiments. Un très beau personnage construit par Alcante
L’histoire va ainsi être découpée en deux grands volets, une première partie un peu longue sur l’histoire d’amour impossible entre ces deux garçons qui sont forcément obligés de se cacher pour s’aimer compte tenu de la situation familiale de Cole mais aussi par rapport aux contextes sociaux-militaires où ils risquent leur carrière. Et puis une deuxième partie beaucoup plus violente dans le sens moral avec cette vision réductrice de l’homosexualité par exemple aux tests de sélection, les punitions, les violences, les sanctions pratiquées par les autres marines et leurs supérieurs.
Cette histoire est mise en images par le dessinateur espagnol Bernardo Munoz qui, on doit le reconnaître, a un style particulier avec un trait réaliste, précis, doux avec des personnages expressifs et une mise en couleur qui apporte une sorte de voile sur le dessin, le plaçant en position idéale par rapport aux années 40 comme une sorte de roman photo d’époque.
Un one shot qui doit se lire comme un documentaire sur la place des homosexuels dans l’armée américaine durant la seconde guerre mondiale.
