Titre du Tome: Gentlemind Episode 2

trouve tout aussi rapidement sous pression. Heureusement, l'avocat finit par revenir. Il fixe une nouvelle ligne éditoriale : éditer tous les artistes talentueux qui, comme lui, ont écrit au magazine. Plus important encore, il souhaite soutenir sa sœur dans sa lutte pour l'indépendance de Porto Rico. Il est pourtant loin d'imaginer jusqu'où elle est prête à aller. De son côté, Gina prend Maggie Kenwood sous sa protection contre un maître chanteur et ancien amant. Mais la magna de la presse est toujours hantée par le souvenir d'Arch Parker, son premier et véritable amour. Avec le soutien de Maggie et de Robert Hearn, dont les interviews font un carton, elle imagine un dossier consacré à l'artiste. Une nouvelle fois, la réalité va rattraper la fiction et malmener cette féministe…
’époque fétiche du scénariste espagnol. Plutôt que de s'intéresser aux bas-fonds, il nous immerge au sein d'une rédaction de magazine pour homme dirigée par une femme. Dans cette Amérique où la ségrégation et la misogynie restent la norme, cette patronne va faire des étincelles ! Cela donne un récit chronologique où les ellipses sont nombreuses et où les phases de rayonnement du magazine succèdent aux périodes de crise. Un récit au rythme aussi saccadé que l'existence chaotique d'une revue. C’est bien imaginé mais ça ne facilite pas l'agrément de lecture. On se consolera par l'originalité et la rigueur de l'intrigue. Devenue une puissante directrice de presse, Gina est également devenue la femme à abattre, dans cet univers exclusivement masculin. Si elle pouvait compter sur Waldo Trigo, redoutable avocat et amant, celui-ci va également devoir vivre avec les règles de cette Amérique des trente glorieuses pas si égalitaire que cela. C’est également le fantôme de son amour pour Arch Parker qui va réapparaître au détour d'une soirée mondaine, un amour qui continue d’hanter Gina. Car si l'album raconte l'existence de Gentlemind, ce sont bien les turpitudes de la vie de Gina, de Waldo et de quelques autres membres de la rédaction qui sont au cœur de l'histoire. Le dessin est assuré par Antonio Lapone, découvert par Contrapaso. Si, sur la page de garde,
les personnages sur facilement identifiables, en mode dynamique, c'est une autre paire de manche. C'est dommage car le style affûté du dessinateur italien est parfaitement en lien avec l'esprit torturé d'époque. Le trait est vif et dynamique, anguleux et torturé. Il fait la part belle aux personnages sans jamais faire l'impasse sur les décors. La mise en page est soignée avec des vignettes parfois rondes en insert, parfois se séparant de leur cadre, tantôt petites pour plus de dynamisme, tantôt plus grandes pour distiller une atmosphère particulière. Et puis il y a les superbes couvertures du magazine qui rythment à merveille l'album.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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