Nom de la série : Gone with the wind
Tome : 2
Scénario : Pierre Alary
Dessin : Pierre Alary
Couleur : Pierre Alary
Maison d'édtion : Rue de Sevres
Scarlett est de retour à Atlanta pour trouver des solutions pour sauver son domaine « Tara ». Rhett Butler sera bien entendu de nouveau sur son chemin mais ils devront encore patienter avant de partager un bout de chemin ensemble. Une magnifique adaptation de Pierre Alary qui se classe parmi les BD incontournables à lire absolument.
Atlanta se réveille en 1866 après le passage de la guerre. La ville n’est plus que décombres et souffrance. Scarlett O’Hara et Mammy sa gouvernante ne peuvent que constater les dégâts en se rendant chez Tante Pitty dont la maison a été miraculeusement épargnée. Auprès de sa tante, Scarlett apprend que Rhett Butler est emprisonné, accusé de meurtre mais elle apprend surtout que tout le monde pense que Rhett Butler a fait fortune et qu’il a planqué un magot. Elle se précipite aussitôt à la prison pour lui rendre visite et lui venir en aide. Butler n’est pas dupe et voit très bien le petit jeu de la jeune femme qui a du mal à cacher sa condition sociale derrière ses nippes. Rapidement, Scarlett avoue avoir besoin de 300$ pour sauver son domaine « Tara ». Butler ne pourra rien faire pour elle et Scarlett part vexée. A sa sortie, elle tombe sur Franck Kennedy un ancien postulant de sa sœur Suellen qui a gagné beaucoup d’argent après l’ouverture de son magasin. Le visage de Scarlett s’illumine, elle voit dans cette information une opportunité de se relancer dans les affaires et de vivre une nouvelle histoire d’amour.
Parue en 1936, l’œuvre littéraire de Margaret Mitchell, après plusieurs récompenses, fut adaptée au cinéma en 1939 avec comme acteurs principaux Vivien Leigh et Clark Gable. Film à grand succès qui a traversé les décennies. Mais difficile d’imaginer que « Autant en emporte le vent », considéré comme l’un des meilleurs films de tous les temps, puisse encore intéresser les foules en 2020. Drôle d’idée par extension que de vouloir l’adapter en Bande Dessinée. C’est pourtant le pari fou que s’est lancé Pierre Alary avec les éditions Rue de Sèvres.
Première contrainte, l’ouvrage découpé en deux volumes ne pourra pas porter le nom de « Autant en emporte le vent » mais celui de l’œuvre originale « Gone with the wind ». Deuxième contrainte, comment réaliser une adaptation du roman et du film en deux albums attractifs alors que ce dernier dure quand même 238 minutes avec des scènes interminables et d’un autre temps. Et bien magie de la Bande Dessinée mais surtout du talent de l’auteur, Pierre Alary a réussi à relever le défi et à sortir un chef-d’œuvre.
Cette adaptation est fidèle à la projection cinématographique au point de vous donner envie de visionner le film. Dans ce deuxième volume, on retrouve toutes les scènes mythiques dont celle où Scarlett et Mélanie attendent Franck et Ashley qui sont à une réunion du clan qui tourne mal et Butler qui sauve Ashley ou encore celle de l’accident tragique de la fille de Butler et Scarlett pour ne citer qu’elles. Cette réussite n’est pas due uniquement au respect de la retranscription mais également à un découpage parfait, des cadrages permettant de bien positionner l’œil et la caméra pour conserver la beauté des décors et l’ambiance historique de la période. La force également de ce monument vient des rôles des personnages, leur force de caractère, leur prestance et de nouveau l’auteur a su se les approprier.
Dans un premier temps réticent à me lancer dans la lecture d’une histoire à l’eau de rose, j’en suis sorti estomaqué par le travail rendu au point de considérer cette œuvre de Pierre Alary comme l’un des meilleurs albums du moment et largement du même niveau que le film.