Nom de la série : Grand petit homme
Scénario : Zanzim
Dessin : Zanzim
Maison d'édtion : GLENAT
Stanislas est un passionné voire un fétichiste des pieds, des chaussures féminines. Mais le monde extérieur et son amour-propre le ramènent toujours à son 1m57. Mélancolie et rêve sont son quotidien jusqu’au jour où Zanzim décide de lui donner un autre destin pour faire d’un grand petit homme un chef d’œuvre.
Stanislas Rétif est un homme de petite taille d’une trentaine d’années. Il est célibataire et vit avec son chat dans un petit appartement sous les toits. Sa petite taille le met dans une position d’inconfort et de grande timidité vis-à-vis de la gente féminine qui le prend souvent voire toujours pour le lourdaud de service, pour la personne avec qui on n’a pas envie de passer du temps. Conséquence ou hasard, Stanislas est un fétichiste des pieds, des chaussures ou autres jambes de femmes. Comble du bonheur pour lui, il travaille dans un magasin de chaussures. Mais sa maladresse et son manque de tact avec les femmes l’ont vite contraint à être remisé au sous-sol en tant que magasinier. Stanislas n’est pas pour autant malheureux, d’autant que sans qu’il le sache, la petite fleuriste en face de son magasin en pince pour lui. Mais lui, totalement inconscient de cette situation, préfère s’occuper du magasin, faire briller les chaussures, ranger le bazar laissé par ses collègues dont il espère en permanence de la reconnaissance, un sourire voire plus. Ainsi va la vie de Stanislas, partagé entre ses rêves et sa tristesse de n’être qu’un homme de petite taille. Mais un jour de grande mélancolie dans le sous-sol du magasin, Stanislas sort de sa boîte une de ses paires de bottines préférées pour en sentir l’odeur du cuir venu des Indes, et Il laisse perler une larme sur la chaussure provoquant un phénomène paranormal et la réalisation d’un vœu.
En une fraction de seconde, Stanislas qui voulait devenir un grand homme se voit réduit à une taille de quelques centimètres. Catastrophe, eh bien pas du tout, c’est sûrement la meilleure chose qui lui soit arrivée car Stanislas va apprendre à voir la vie autrement. Certes au départ, cela n’a pas été simple de se retrouver à la taille d’une araignée et de devoir échapper en permanence au chat de la boutique. Mais ensuite son destin va le conduire chez une de ses collègues où il va connaître le bonheur et des sensations humaines encore jamais ressenties avant de basculer presque par hasard chez la petite fleuriste où, là, Stanislas va devenir un grand homme, peut-être pas par la taille mais au moins par le cœur et l’âme.
Après le succès de « Peau d’homme » avec le regretté Hubert, Zanzim revient, cette fois-ci seul, avec un roman graphique paru aux éditions Glénat avec pour sujet : l’Homme et ses préjugés. Au départ Zanzim construit son récit avec un personnage qui pense que sa taille est un « handicap » pour avancer dans notre société, pour devenir quelqu’un de bien et reconnu. L’auteur va même jusqu’à lui donner raison puisqu’il va le mettre dans des situations d’inconfort vis-à-vis du monde extérieur et plus particulièrement des femmes, de ses collègues qui ne voient en Stanislas qu’un homme de petite taille sans intérêt à part celui de payer la note au bar. Jusqu’au jour ou Stanislas découvre que la taille ne compte pas et que ce sont les actions que l’on mène, les combats qui donnent du sens à la vie et qui construisent un homme.
Zanzim est un petit génie car il arrive dès les premières planches à embarquer le lecteur dans son univers pour ne pas le lâcher jusqu’à la dernière page. Le récit est un peu construit comme un conte avec un personnage à la « Cendrillon » qui va passer par toutes les étapes sentimentales avant d’atteindre le bonheur sous une forme que vous n’imaginez pas. Le style Zanzim est envoûtant, simple, bien construit, un moment de bonheur dans la lecture et une échappatoire au monde extérieur. Merci Monsieur.
