Titre du Tome: Gun Crazy 2
À peine un mois après la sortie du tome 1, Jef et Steve D remettent le couvert pour nous offrir un tome 2 tout aussi percutant. Un récit au scénario déroulé en deux tomes où les destins croisés de nos cinq personnages nous font traverser une Amérique, raciste, homophobe et pédophile. Un album haut en couleur et déjanté, bourré de clins d’œil à la culture populaire contemporaine et au cinéma américain. Une lecture à ne rater sous aucun prétexte.
Souvenez-vous, dans une Amérique redneck rendue au dernier degré de la violence, le premier tome de Gun Crazy nous présentait cinq personnages atypique convergeant vers un même point : Las Vegas. Chacun y menait une croisade personnelle dans un esprit trash parfaitement assumé. Dolly Sanchez et Lanoya O’Brien, anciennes militaires, couple de lesbienne, en quête d'un contrat qui une fois rempli changera leur vie.
Superwhiteman, affublé d’un costume rappelant le KKK, entend préserver la pureté des États-Unis en les débarrassant de ses minorités. John St Pierre qui, à la suite d'une expérience personnel traumatisante, purge l’Église de ses prêtres pédophiles. Enfin, le respectable sergent Nolti et son chien mangeur de chair indienne qui ont pris la route sur la piste de Superwhiteman. Comme l'avait laissé présager le tome 1, ici, tous les protagonistes aperçus plus tôt vont se rencontrer, chacun cherchant à honorer un contrat l’enjoignant à liquider l'autre. Dolly et Lanoya ont pour mission d’assassiner Superwhiteman : l’argent ainsi récolté leur permettra de partir en Suisse, où un magot les attend. Le sergent Nolti et son chien sont également sur les traces de Superwhiteman, qui lui a pour projet d'envoyer St Pierre au Paradis et vice et versa.
Ce tome 2 est encore plus immersif que le premier, avec des dialogues percutants et sans filtre. La violence y est autant verbale que visuelle, et le tout est franchement bien écrit, avec un narrateur omniscient nous détaillant les diverses situations et apportant des informations sur les personnages.
Steve D dépeint ici une Amérique rurale, mortifère, violent au possible où le racisme et l'homophobie sont omniprésents.
Les planches de Jef ne sont pas en reste et se mettent au diapason de ce récit pop et décapant. Le découpage fluide et le dessin à la colorisation pop et audacieuse apportent une véritable plus value au récit. On en prend pleins les yeux, un véritable feu d'artifice graphique où chaque personnage est mis sous le feu des projecteurs. Pour conclure , je dirais que Gun Crazy est un ouvrage à ne pas mettre entre toutes les mains certes, mais qu'il plaira sans aucun doute au plus grand nombre.
Une lecture déroutante qui défoule autant qu’elle amuse ! À lire d’urgence !