Obligé de passer une partie de ses vacances dans le camion de son père à sillonner les routes, Djo va apprendre à connaître André et réciproquement et ils vont se remettre en question l’un et l’autre. Un road trip routier conduit par Marzena Sowa et Geoffrey Delinte qui nous apportent une lueur d’espoir dans les relations intergénérationnelles.

Dans la petite ville Belge de Gougnies, à l’heure où tout le monde dort encore, même les oiseaux, André et son fils Djo s’apprêtent à monter dans le camion de fret, destination l’entrepôt et le port d’Anvers pour chargement. Cette aventure est une première pour le père et le fils. Djo a 13 ans et il partage peu de moments avec son père qui est toujours sur la route. C’est la mère de famille qui est à l’initiative de cette démarche de leur faire passer un peu de temps ensemble, de créer du lien entre André et son fils avant qu’il ne grandisse, une initiative qui n’emballe personne. D’après la mère, Djo voit son père comme un super héros même si pour André sa vision est à l’opposé et Djo aurait préféré passer ses vacances avec ses copains au bord de l’eau. Peut-être que les kilomètres vont changer les choses même si cela part mal à commencer par les choix musicaux diffusés à la radio.

C’est parti pour un road trip de plus de 160 pages en compagnie de Djo et son père. Diamétralement opposés au départ avec peu de communication entre les deux hommes, Marzena Sowa la scénariste de Marzi qui attache beaucoup d’importance aux relations humaines va entraîner les deux personnages à communiquer par la force des choses à travers le huis clos de la cabine du camion essayant ainsi de briser les conflits de génération. Le jeune ado va donc découvrir la vie quotidienne de son père qui n’est peut-être pas si simple que cela. Au gré des rencontres, routier polonais, femmes routiers, Djo va prendre conscience d’un autre univers fait de découvertes, de lieux géographiques, de machisme du métier et de remise en question sur ses relations qu’il compilera dans un carnet de voyage jusqu’à la rencontre ultime de l’amour avec une partenaire particulière.

Sans être autobiographique, cette histoire est fortement inspirée de la jeunesse du dessinateur Geoffrey Delinte qui avait déjà travaillé avec Marzena Sowa et qui va illustrer cette aventure avec un trait ligne claire aux influences américaines, des personnages proches de la géométrie et avec peu de décors, un dessin simple mais qui permet justement de bien s’investir dans l’histoire avec un découpage propre où les scènes ne se mélangent pas.
Certes, l’histoire de ce récit est assez platonique mais elle démontre que la vie n’est pas une fiction et qu’il faut profiter de chaque moment avant que la vie ne passe.