Titre du Tome: Hillbilly T01
Nouvelle série du créateur du Goon, et nouvelle réussite pour cette histoire mélangeant folklore de sorcières et légendes des pionniers américains.
Rondel est un vagabond qui parcourt inlassablement les collines et les vallées d’un monde qui n’a pas de nom, mais qui pourrait ressembler à l’Amérique montagneuses des 17-18ème siècles. Il y croise de rares villages et quelques habitations isolées. Rarement le bienvenu, il repart souvent en sauveur car le rôle qu’il s’est donné est de traquer et de détruire toutes les sorcières maléfiques des collines. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne manque pas de travail. Pour l’aider à triompher, il peut compter sur les deux cadeaux que lui a fait une sorcière qu’il a sauvé dans sa jeunesse : le couperet du diable et les yeux noirs. Le hachoir provient de la cuisine même de Satan, ce qui le rend particulièrement efficace contre les créatures dotées de pouvoirs. Quant aux yeux noirs, ils lui permettent non seulement de voir (Rondel est né aveugle) mais aussi de voir l’invisible. Ainsi est née la légende du vagabond Rondel qui a juré de ne pas s’arrêter avant d’avoir tuer toutes les sorcières, aidant ceux qu’il peut, vengeant les autres.
On reconnaît tout de suite la patte d’Eric Powell. Graphiquement, c’est toujours aussi puissant avec des personnages charismatiques et des monstres parfaitement difformes. Certaines créatures grotesques semblent toutes droites sorties de
The Goon, alors que d’autres, les animaux magiques notamment, font preuve d’une présence majestueuse inédite. Le décor, lui, change considérablement des précédents travaux d’Eric Powell avec ses collines, ses forêts et ses ravins tout en nuances sépia, ce qui accroit l’impression de désespoir et de solitude de ces contrées. A croire que le soleil ne se lève jamais sur ces terres maudites.
Le ton aussi est sensiblement différent, moins burlesque que dans
the Goon, plus tragique, il fait penser aux vieilles légendes des temps anciens que l’on pourrait se raconter au coin d’un feu pour se faire peur. Il y a définitivement un côté légendaire à notre héros et à ses aventures, c’est pourquoi le manque d’informations sur le contexte (où et quand cela se passe) n’est pas un problème, au contraire.
A mi-chemin entre le fantastique grandiloquent de
The Goon et l’horreur douce-amère
d’Harrow County, cet
Hillbilly ravira les fans d’Eric powell et constitue pour les autres un bon moyen de pénétrer son univers si personnel et reconnaissable.