Nom de la série : Hinatsuba
                            Tome : 1
                            Titre du Tome: Celle qui maniait le sabre
                            Scénario : Koichi Masahara
                            Dessin : Koichi Masahara                                                                                    
                            
Maison d'édition : Koto Dama                            
                            
                            
                            Une jeune fille de l'ere Edo (XXe Siecle) au Japon, se pose des questions sur sa féminité dans un pays en mutation.
                         
                     
                                    
                        
                Koichi Masahara nous introduit avec "Hinatsuba" dans le Japon de l'époque d'Edo, une ère de traditions rigides où une jeune fille nommée Suzu se sent profondément en décalage. Fille d'un maître d'armes, son épanouissement se trouve non pas dans les activités féminines de son âge, mais dans la maîtrise du sabre, une passion surprenante pour une femme de cette époque.
            
         
    
        
                        
                Dès les premières pages, Masahara dépeint avec subtilité le mal-être de Suzu, son incapacité à se reconnaître dans les normes féminines. Pourtant, son père, figure aimante et ouverte d'esprit, soutient pleinement cette singularité, allant même jusqu'à une forme de taquinerie bienveillante qui souligne une acceptation au-delà des conventions. Ce soutien paternel est un des piliers de l'histoire, illustrant une vision moins binaire des genres pour l'époque.
            
         
    
            
                        
                L'arrivée d'une demande en mariage de la part d'Iba Shingo, l'instructeur adjoint du dôjô, vient perturber le monde intérieur de Suzu. Comment un homme pourrait-il être attiré par celle qui se perçoit comme manquant de féminité ? La réponse d'Iba, valorisant son caractère et sa personnalité au-delà de son apparence, apporte une nuance intéressante sur les attentes masculines de l'époque et offre une lueur d'espoir pour Suzu.
            
         
    
        
                        
                La rencontre avec Nakazawa Koto, une autre adepte du sabre, marque un tournant crucial. Pour la première fois, Suzu se sent comprise et traitée d'égale à égale. Leur confrontation au sabre est plus qu'un simple combat ; c'est une connexion profonde. La question de Koto, "Pourquoi pratiques-tu l'art du sabre ?", sème une graine de doute et d'introspection chez Suzu, la poussant à chercher un sens plus profond à sa passion.
            
         
    
        
                        
                Une rencontre inattendue avec une femme cherchant à se défendre va cristalliser cette introspection. La réponse instinctive de Suzu sur la manière de tuer, suivie de la révélation du véritable besoin de cette femme, confronte Suzu à la puissance et à la responsabilité du sabre. La réponse à sa propre question finit par émerger : elle veut suivre les traces de sa mère, une femme qui excellait également dans cet art martial. Mais cette aspiration se heurte à la réalité des conventions sociales qui interdisent aux femmes mariées de devenir samouraïs.
            
         
    
        
                        
                Le style graphique de Masahara, bien que qualifié d'inhabituel, se révèle un atout majeur. Il apporte une fraîcheur et une légèreté qui contrastent avec la gravité des thèmes abordés, rendant l'histoire accessible et attachante. La simplicité et la clarté des textes facilitent également l'immersion dans le récit.
            
         
    
        
                        
                En conclusion, le premier tome de "Hinatsuba" est une introduction captivante à l'univers de Suzu. C'est l'histoire d'une jeune femme en quête de soi dans une époque de changements, tiraillée entre les traditions et ses propres aspirations. La douceur du trait de Masahara et la profondeur des thèmes abordés font de ce manga une lecture touchante.