Nom de la série : Hors la loi
Scénario : Stéphane TAMAILLON
Dessin : Priscilla HORVILLER
Maison d'édtion : MARABULLES
Depuis sa plus tendre enfance, Harry Allen a ressenti le besoin d’être un homme et de se comporter comme tel. Un roman graphique sur un personnage qui a fait la une des journaux principalement pour ses délits.
Dans les montagnes de l’Alaska, Nell vit avec son père qui est chercheur d’or et sa mère qui passe son temps à vider des bouteilles, ce qui lui vaut régulièrement un tabassage par son mari. La situation pour Nell est difficile et elle préfère se travestir en garçon pour passer du temps avec les gamins du village. Leur passe-temps est d’aller reluquer la tente d’une prostituée qui propose ses services aux chercheurs d’or. Jusqu’au jour où les camarades de Nell la forcent à la partager un moment avec la prostituée qui découvre alors que c’est une femme. Nell va fuir cet état pour se retrouver en 1912 dans l’Oregon à Portland et en profiter pour changer de nom et prendre celui d’Harry Allen. Mais sa vie n’est pas pour autant plus calme, la police débarque et l’arrête pour trafic de femmes. Quelques années plus tard, Harry Allen raconte sa vie à un journaliste, la vie d’un homme né de sexe féminin.
Harry Allen ou encore Harry Livingston n’est pas un personnage de fiction inventé par Stéphane Tamaillon (au scénario) et Priscilla Horviller (au dessin). Cette personne a réellement existé et a fait la couverture des journaux pendant une vingtaine d’années au début du vingtième siècle. Harry faisait partie de ces délinquants notoires, avec une vie en marge de la société et qui vivait de cambriolages et de trouble à l’ordre public, et qui a fini sa vie dans la misère à 40 ans.
Mais Harry avait surtout la particularité d’être né femme, une appartenance qu’il a toujours refusée et dès son plus jeune âge, il a changé de nom, s’est habillé en homme, a participé régulièrement à des rixes, pratiquant des métiers comme boxeur, videur de saloon ou poseur de rails pour les métiers honorables mais il a aussi été voleur de chevaux, proxénète et trafiquant d’alcool.
C’est à la fois cette vie de débauche et cette situation précoce et surtout assumée de rejet de son corps qui sont développées dans cet ouvrage réalisé par Tamaillon. Sûrement qu’Harry n’était pas le premier mais c’est probablement le premier à avoir fait parler de cette situation.
L’histoire retranscrite en BD se lit comme un découpage chronologique, pas toujours évident à suivre et qui parle surtout des attitudes du personnage, de ses actes et non de ses ressentis. Cela donne une histoire qui se lit bien, qui curieusement comporte du suspense.
Pour illustrer cette histoire, Priscilla Horviller va pratiquer un découpage de 4-6 cases par planche avec un dessin semi réaliste et très expressif en variant les couleurs selon les époques.