Titre du Tome: Interlude
Scénario : Céline PIETERS
Dessin : Celia DUCAJU
Maison d'édtion : DARGAUD
Pour remonter le moral des troupes, les GI américains se voient réceptionner des parachutes livrant des pianos. Un album sympathique avec un sujet peu connu.
Hiver 1944 sur le front dans les Ardennes, les avions parachutent des caisses de ravitaillement aux soldats américains. Malgré la neige et le froid, les soldats tentent de les récupérer. Curieusement pour cette livraison, il n’y a aucun médicament ou munition mais une caisse à la forme bizarre enfermant un …piano. Un piano, un véritable Steinway de couleur verte comme leur uniforme. Tout le monde se bouscule pour le voir. Malgré la bizarrerie de cet envoi, tous les soldats semblent heureux, un jeune soldat se met à jouer un air, les chansons fusent, les sourires apparaissent sur les visages et le sergent Brown pousse la chansonnette. Mais dans la nuit, les allemands portent une offensive, il faut évacuer mais pas question d’abandonner le piano.
Après avoir refusé les ordres d’évacuation, le sergent Brown et deux soldats vont se retrouver à traverser la forêt ardennaise pour sauver cet instrument de musique. Ils ont 48 heures pour rejoindre leur base. Leurs périples vont les amener à rencontrer une multitude de personnes, des soldats, des allemands, des femmes françaises et à chaque fois, le piano va servir d’outil de réconciliation et de bonheur.
Cette histoire n’est pas une élucubration, au contraire dès 1942, l’usine Steinway de NewYork qui jusqu’alors avait été contrainte de se mettre à la fabrication de planeurs en bois, se voit recevoir, de la part du gouvernement de Roosevelt, une commande de 3000 pianos destinés à être envoyés aux soldats pour remonter le moral des troupes. Ainsi le piano Victory voit le jour, un piano robuste, qui ne craint pas l’humidité.
Les deux auteures que sont Celia Ducaju et Celine Pieters vont pour leur première BD traiter de ce sujet presque méconnu et qui pourtant jouera un rôle essentiel au sein des troupes militaires. L’album « Interlude » qui porte bien son nom, nous permet de faire une pause durant la seconde guerre mondiale et de montrer un autre visage de la guerre. Aucune scène de combat dans ce livre, juste des rencontres entre personnes qui ont envie de s’évader le temps de quelques notes de musique. Les auteures profiteront également de ce livre pour évoquer d’autres sujets comme les interdictions d’écouter certaines musiques chez les allemands ou encore les débordements des soldats américains vis-à-vis des jeunes françaises.
Cet album n’est pas conçu comme un documentaire mais plutôt comme un roman graphique. L’histoire, l’album sont assez agréables à suivre même si cela manque d’intensité et de profondeur. Le lecteur va suivre les trois GI sans vraiment de rebondissement ou de suspense à part la dernière planche. Le dessin de Celia Ducaju est également agréable, sans véritablement de décor ni de détail mais qui bénéficie d’un jeu de couleurs autour du vert pour les scènes quotidiennes et qui se transforme en couleur chaude dès que les notes résonnent.
