Ïoutubeurs 2.#Carrément pas!

Nos ïoutubeurs préférés sont de retour avec toujours plus de gags et de nouveaux amis ! Mais, lorsque chacun devient son propre produit, il faut faire attention aux soldes !
Un album drôle qui fait réfléchir sur notre société et ses dérives.
 
« Je me voyais déjà en haut de l'affiche » disait le chanteur. Pour nos ïoutubeurs, l'important n'est pas d'être en haut mais de le rester face à une concurrence de plus en plus acharnée. Pour Jenny Flex, la reine du fitness-yoga-bodymachin, la rivalité est familiale : Zen et Zazen, ses parents, ses mentors bref ceux qui lui ont tout appris aimeraient davantage de reconnaissance. Ils aimeraient surtout qu'elle partage un peu le pognon que leur rejeton gagne ! Par écrans et vidéos  interposés, la guerre intestine est déclarée. De son côté, Sean Norris, roi putatif de l'auto-self défense est au plus bas. Peu lui importe que sa petite sœur lui fasse toujours des misères. Non, ce qui le mine, c'est qu'il ne lui reste plus qu'un follower. Alors, quand il découvre qu'il s'agit de son frère... Babila, elle, ne se pose pas de question. Ou plutôt si, elle s’en pose une : comment porter tous les paquets que lui offrent ses sponsors ? Heureusement, elle a le bras long et une perche à selfie télescopique au bout. Mais derrière la taille mannequin, les filtres et le sourire ultra bright, l'influenceuse pourrait bien réserver une surprise à ses followeuses chéries.

À une époque où les réseaux sociaux occupent une place toujours croissante dans nos vies, il est normal que la bande dessinée s'intéresse aux petits travers et aux gros défaut (à moins que ce ne soit l'inverse) des influenceurs. Dans ce deuxième opus de Ïoutubeurs, on retrouve les valeurs sûres du site de vidéos. Il y a Babyla, plus égocentrique que jamais ou Jean Miche Muche, le chef cuisinier moins doué que son commis. C'est également l'occasion de faire la rencontre de petits nouveaux. En cette année caniculaire, vous pourrez donc compter sur les conseils affûtés des survivalistes de l'info du faux Hector et Victor ! Et puis, comme la nature et le président ont signé la fin de l'abondance, Toine et Lily, les rois de la récup’ recycl’ vont vous apprendre à fabriquer les objets dont vous pouvez vous passer ! C'est toujours utile ! A travers des gags en une planche, Stéphane Louis nous livre sa vision du quart d'heure de gloire de chacun. Dans notre société centrée sur l’ego, le nombre de likes et de followers, il va sans dire que c'est terriblement caustique. Et pourtant, le lecteur cible ne semble pas tout à fait identifié. Les accros riront, jaune bien sûr, aux gags. Les indifférents se verront confortés dans leur position mais il se retrouveront sur une chose : ces influenceurs-là sont réellement ridicules et risibles. Il faut dire qu’Ivan Bigarella n'a pas vraiment le dessin flatteur à leur encontre. Avec un style ultra caricatural, le dessinateur fait la part belle aux tares et aux faiblesses de ces modèles en puissance. Impossible de passer à côté puisque, comme dans leurs vidéos, ils trustent le centre de l'attention, et des vignettes.
 
Au final, ce Ïoutubeurs ne manque pas d'humour mais il nous fait aussi largement réfléchir sur notre société et sur ses dérives.