Nom de la série : J'ai toujours cette musique dans la tête
Scénario : Véronique Grisseaux
Dessin : Emilien Varela de Casa
d'après : Agnès Martin-Lugand
Maison d'édition : Michel Lafon
Yanis vit avec Vera. Ensemble, ils ont trois magnifiques enfants, une situation sociale stable, et tout semble aller pour le mieux. Vera travaille dans une agence de voyages, tandis que Yanis exerce dans un cabinet d’architecte dirigé par Luc, le frère de Vera. Yanis a des mains en or, particulièrement habiles dans la rénovation de bâtiments. Même s’il supporte mal le caractère de Luc et rêve de s’émanciper, la vie suit son cours… jusqu’à ce qu’une ombre les observe et s’immisce dans leur quotidien. L’arrivée d’un nouveau client, Tristan, va tout faire basculer.
J’ai toujours cette musique dans la tête est l’adaptation en bande dessinée du best-seller d’Agnès Martin-Lugand, vendu à plus de 380 000 exemplaires. L’ouvrage raconte la descente aux enfers d’un couple de quadragénaires qui, au départ, semble sur les bons rails pour mener une existence paisible et harmonieuse. Mais l’ambition de Yanis, conjuguée aux tensions croissantes avec son beau-frère, va le pousser à chercher liberté et indépendance.
Le véritable fond du problème ne réside pas tant dans l’ambition ou le talent de Yanis que dans les relations humaines et les conséquences de certains choix de vie. Ces décisions, parfois anodines en apparence, peuvent dévier le cours d’une existence toute tracée. Yanis va être victime de sa propre soif de réussite, mais aussi de plusieurs influences : celle de sa femme, bienveillante et soucieuse de son bien-être, et surtout celle de ce fameux client providentiel. Tristan, qui semble d’abord admiratif et généreux, se révèle être un véritable manipulateur aux intentions troubles.
L’adaptation, signée Véronique Grisseaux — scénariste chevronnée avec plus de 50 adaptations à son actif —, reste fidèle à l’œuvre originale et devrait satisfaire les lecteurs du roman. L’histoire prend le temps de s’installer, laissant aux personnages l’espace nécessaire pour exister et trouver leur place. On se doute rapidement que l’arrivée de Tristan n’est pas anodine, surtout lorsqu’on découvre sa présence derrière les vitres du foyer. Mais on ignore encore à quel moment il dégainera son arme absolue : sa manipulation. Le couple, la famille, la vie de Yannis et Vera résisteront-elles ? Seule la lecture vous le dira.
Pour la mise en images, le projet a été confié à Emilien Varela de Casa, dont le style rectiligne et soigné donne vie à des personnages expressifs, dans la tradition de l’école espagnole. Son découpage fluide accompagne parfaitement le rythme du scénario, tandis que la palette de couleurs évolue avec l’histoire : des tons chauds pour les moments heureux, plus sombres lors des périodes de doute.
Un roman graphique plaisant à lire, qui pousse à réfléchir sur les choix que l’on fait à certains moments de sa vie, sur les relations parfois toxiques, et sur la fragilité de l’équilibre familial. L’histoire de Vera et Yanis touchera sans doute beaucoup de lecteurs, par ses échos à la fois doux et amers de la vie quotidienne.
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