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J'ai tué le soleil J'ai tué le soleil

J'ai tué le soleil

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Titre du Tome: J'ai tué le soleil

J'ai tué le Soleil

 
Scénario : Winshluss
Dessin : Winshluss
Couleurs : Winshluss
Éditions : Gallimard
Note : coup de coeur 

 

Après "Pinocchio" et "Dans la forêt sombre et mystérieuse", Winshluss nous embarque dans un récit post-apocalyptique âpre et brutal empli de faux-semblant. Un récit riche et structuré, au graphisme très bien maîtrisé pouvant se suffire à lui-même. Un album provoquant et remplit de suspens où il se joue des codes de la fiction de genre pour y insuffler une nouvelle énergie.

 



Personne ne sait vraiment ce qui a causé ce cataclysme, cela étant, il faut bien se résoudre à l'évidence, le monde a changé de visage.
À la manière de "28 jours plus tard" ou encore "The Walking Dead", Karl s'est réveiller un jour suffoquant, tentant de s'extirper d'un conglomérat de chair nécrosé. Depuis, il erre seul, traversant une Amérique dévastée par une maladie inconnue. Chauve, barbe hirsute, balafre sur son front, casquette et fusil à lunette accroché au sac à dos... Karl est un survivant, il passe ses journées en quête de nourriture, pillant les magasins encore debout, dépouillant les cadavres environnant de leurs atours ,sans but ni projet précis à part survivre. Survivre aux meutes de chiens affamés et aux ours qui parfois le poursuivent... Pourtant avant tout cela, un projet, il en avait un, un de ceux qui vous mène à la postérité, qui devait le faire entrer dans l'histoire... C'est sans doute cette satanée blessure à la tempe qui a dû causer son amnésie !

Comme il le dit si bien, « Un homme sans passé a forcément un avenir », mais quel avenir peut-il espérer et surtout, que cache son passé évaporé ?

Dans ce récit engagé et narré avec brio, Winshluss, alias Vincent Paronnaud, poursuit son œuvre de destruction massive avec J’ai tué le Soleil (Gallimard), dans lequel il détourne les codes du récit post-apocalyptique pour mieux parler de l’Homme et de ses névroses.
Dans ce road-trip survivaliste, à mi-chemin entre "La route" et "Walking Dead", il creuse les thèmes de la violence, du trauma et de l'incarnation du Mal, retraçant par un long flash-back au crayon brun l'itinéraire halluciné de Karl. Ici, l'auteur réussit le pari fou de nous horrifier et nous faire rire en même temps, ce qui n'est pas une mince affaire. Il nous surprend et nous plonge dans un univers noir et décalé d'où personne ne sortira indemne, pas même le Soleil, qu'il achèvera d’une balle entre les deux yeux. Graphiquement, c'est très beau alternant crayonné vif et énergique d'où suinte la noirceur et la cruauté puis aquarelle douce et délicate aux couleurs chaude et rassurante adoucissant notre périple.
Avec J'ai tué le Soleil, Winshluss confirme, s'il en était besoin, sa place d'auteur essentiel dans la bande dessinée contemporaine. Il nous propose une lecture forte et atypique. Une BD incroyable qui reste ouverte et qui augure, je l'espère une suite dans la même veine.



 


  Sébastien
Chroniqueur
La Bande Du 9
 

A propos du chroniqueur

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