Titre du Tome: Jour J 26 La ballade des pendus
1473, à Aigues Mortes, Jacopo de Giovanni reçoit l’ambassadeur de l’empereur Sandaki II, seigneur de Goa et de Tombouctou. Cet émissaire doit participer à l’élection du roi de France. Escortés par une garde amazone, ils débutent leur périple vers Paris.
Beaucoup plus au nord, devant les remparts de Vaucouleurs, la compagnie blanche, une armée de mercenaires, tient le siège de la cité.
A sa tête, une femme que la légende dit pucelle : Jeanne. La jeune femme, originaire d’un village voisin connaît bien la région mais elle ne se rend pas compte que les troupes du duc de Bourgogne sont sur ses traces. Capturée, elle est emmenée prisonnière à Dijon où le Téméraire lui propose un marché.
Quelques jours plus tard, ce qui reste de la compagnie sauve l’ambassadeur d’une embuscade. Impressionné, il l’embauche pour seconder ses amazones. Mais comment Jeanne a-t-elle fait pour être libérée ? N’a-t-elle pas d’autres projets ? Et si l’amour venait perturber l’Histoire ?
C’est sous le titre du poème le plus connu de François Villon que la série
Jour J propose son 26e tome :
La ballade des pendus. Petit rappel pour ceux qui ne connaissent pas son concept : il s’agit d’uchronie. C'est-à-dire que les scénaristes partent d’un événement historique dont ils changent le résultat. A charge pour eux, d’imaginer ce qui va se dérouler ensuite. En effet, qui ne s’est jamais demandé ce que serait le monde si Hitler avait été accepté aux Beaux Arts ? ou si les soviétiques avaient été les premiers à alunir ? Mais ici, Fred Duval et Jean Pierre Pécau remontent davantage le temps, jusqu’à la fin du XVe siècle. Le point de départ reste assez mystérieux pour des novices : bien qu’évoqué sur la couverture, il n’est jamais clairement cité, plutôt suggéré à de nombreuses reprises. Il s’agit de la Peste Noire qui ravagea l’Europe au XIVe siècle. Elle a laissée l’Europe exsangue et, dès lors, l’Afrique vient s’ingérer dans la guerre de cent ans, ou du moins à quelque chose qui y ressemble. Bref, vous l’aurez compris, il est un peu difficile de faire le lien avec ce que nos chers professeurs d’histoire nous ont appris.
On assiste plutôt à un récit de chevalerie
médiéval saupoudré d’un zeste d’espionnage et d’un soupçon d’exotisme africain. Et c’est plutôt bien mené car le rythme est suffisamment soutenu pour oublier notre panique historique et se laisser porter par les événements.
Coté dessin, c’est le dessinateur hongrois Lajos Farkas qui officie sur ce diptyque. Car oui, on retrouvera les deux héros dans le prochain album :
Le Dieux vert. Le dessinateur de
Rédemption (Soleil) démontre une belle maîtrise. Le trait est vif et précis. Les décors, qu’ils soient méridionaux et ensoleillés ou septentrionaux et enneigés sont très réalistes. Preuve d’un important travail de recherche ! Quand aux personnages, ils sont aussi émouvants que charismatiques.