Titre du Tome: Jour J 27 Les ombres de Constantinople
En 1453, Constantinople est assiégée par les armées ottomanes. A l’intérieur, 5000 hommes parmi lesquels se trouvent Vlad III et Iskander. Leur passé en font des armes redoutables face au tigre ottoman. Mais à force de le combattre, n’en devient on pas un ?Une uchronie efficace revisitant la légende de Dracula. 1435, en Albanie, les Ottomans effectuent des raids réguliers. C’est précisément lors de ces excursions qu’Iskander voit sa famille massacrée. S’il a la vie sauve, il est capturé afin de suivre l’entrainement des Janissaires.
Dix ans plus tard, il fait la rencontre de Vlad Basarab, le prince de Valachie. Tous deux cherchent à s’évader mais tous deux sont repris. Une nouvelle fois, Iskander ne doit la vie qu’à ses capacités militaires.
Plusieurs années plus tard, il se retrouve à la tête d’une garnison ottomane dans les montagnes de Transylvanie. Lors de l’assaut, il retrouve Vald et décide de tenter sa chance avec lui, de s’évader pour de bon.
Tous deux se retrouvent, en 1453, à Constantinople. La deuxième Rome est assiégée par 100 000 turcs prêts à en découdre. A l’intérieur, 5 000 combattants, dont Vald et Iskander. Leur passé et leur techniques militaires les ont rendus indispensable au Basileus. Malgré tout, seule une aide des chrétiens d’Occident peut sauver Constantinople.
Ce tome 27 de la série uchronique
Jour J revisite un personnage universellement connu : Vlad III, dit l’empaleur. Bon d’accord, il est davantage connu sous l’autre surnom : Dracula ! En effet, si le conte n’a jamais réellement existé, Bram Stocker s’est fortement inspiré d’un voïvode de Valachie, d’un prince roumain. Fidèle à la légende, et à la série, la couverture réalisée par Ugo Pinson et Fred Blanchard donne le ton avec ses tonalités de rouge sang, son château énigmatique et ses infidèles empalés, version Coppola.
Afin de montrer toute l’épaisseur du personnage, les scénaristes Fred Duval et Jean Pierre Pécau, sans oublier Fred Blanchard, nous présentent le prince par l’entremise d’un de ses amis. Iskander, mélange du docteur Watson et de l’aide de camps, nous raconte avec minutie sa vie et celle de son mentor. C’est très judicieux car cela laisse de nombreuses zones d’ombres et donc de mystère autour du personnage.
Souvent l’uchronie n’est qu’un simple prétexte, le point de départ d’une histoire fictive, plus ou moins proche de la grande Histoire. Ici, on voit bien que quelques personnages peuvent jouer un rôle majeur dans l’Histoire. Il n’y a toutefois pas besoin de réviser vos leçons pour comprendre l’intrigue. A peine faut-il savoir que la chrétienté a connu plusieurs schismes, plusieurs divisions.
Coté dessin, c’est Yana, une petite nouvelle dans la série qui s’y colle. Dès les premières planches, on se demande si on a bien lu le nom de la dessinatrice tant l’influence d’Igor Kordey est flagrante. Le trait est souvent vif et dynamique, les visages sont assez expressifs même si certains sont parfois caricaturaux. Les paysages, eux, sont frappants de réalismes.
Au final,
Les ombres de Constantinople constitue une relecture assez efficace du mythe de Dracula. Sans être le meilleur album de la série, il n’en demeure pas moins une uchronie agréable.