Titre du Tome: Jour J 41 Lune Rouge 3/3
Sur la Lune soviétique, la Révolution est lancée! Qu'il le veuille ou non, Félix Ardan se retrouve propulsé à la tête de la révolte. Heureusement, il peut compter sur les conseils de Babette et l'aide d'une rock star terrienne!Une conclusion en apothéose où tout ce qu'on pensait encore savoir de l'histoire vole en éclat sous le crayon toujours aussi affuté de Jean Michel Ponzio.
Ca y est! La révolution est lancée! Elle a débuté sur la Lune. Les Zeks, les prisonniers politiques du Goulag lunaire se sont soulevés! Ils ont endommagé la fronde rendant ainsi l'envoi d'hélium 3 vers la
Terre impossible. Bien sûr, ils ne sont pas assez nombreux pour prendre le contrôle de toute la prison et les Vors, autant mafieux que matons contrôlent encore quelques secteurs stratégiques. Heureusement, sur Terre, les ouvriers des Républiques Soviétiques Socialistes d'Europe et d'URSS se sont également joints au mouvement. Pour l'instant, seuls les ports d'Hambourg et de Brest ont été repris par l'Armée rouge mais la riposte prend forme lorsque l'usine terrestre d'où est partie l'insurrection est rayée de la carte par des bombardements massifs. Sur la Lune aussi, la répression est sanglante et il faut tout le talent de Félix Ardan, le contrebandier, pour conserver la base car, malgré les appels à l'aide, ni les États-Unis et la Chine ne semblent prêts à lever le petit doigt. Seul John Lennon semble vouloir aider mais cela sera-t-il suffisant...
Il a 10 ans, les éditions Delcourt, Fred Duval, Jean-Pierre Pécau, Philippe Buchet et quelques autres répondaient à une question que tous les gamins se sont posé un jour en cours d'histoire: "et si...?". La première hypothèse portait sur la victoire des Soviétiques de la conquête de la Lune. Venait ensuite un diptyque avec une fin alternative à la Première Guerre mondiale. 10 ans plus tard, les scénaristes croisent ces deux idées pour réaliser une nouvelle trilogie. La Lune a été transformée en goulag par les Républiques Soviétiques d'Europe qui y exploitent l'hélium 3, la source d'énergie la plus puissante de l'univers. La Lune est entre les mains des Vors, la mafia russe, qui joue le rôle de gardien. Dans cet univers carcéral, Félix Ardan a un statut à part. Contrebandier, il a sauvé la vie d'un Vor avant de s'en attirer la jalousie à cause de sa proximité avec Babette. Cette même Babette qui prône la révolution sur la Lune comme sur la Terre. Heureusement, Félix ne s'occupe pas de politique. Mais sur la Lune comme sur Terre, on ne décide pas de devenir chef. On l'aura donc compris, cet album de conclusion ne manque pas de rythme et les péripéties sont innombrables. Je ne parle même pas de l'ultime rebondissement. Et puis, l'album revient aux fondamentaux de la série: la petite histoire, celle du contrebandier, rejoint la grande, celle de la Révolution. Cet album met aussi à mal une certaine perception manichéenne du monde en lui préférant une bonne dose de pragmatisme: le risque, lorsque l'on ne veut ni dieu ni maître, c'est justement de ne changer que de maitre. Et un maitre, il y en a un au dessin! Après une couverture spectaculaire signée Manchu et Fred
Blanchard; et qui n'est pas sans rappeler les événements de la place Tiananmen, c'est toujours Jean-Michel Ponzio qui officie au dessin et surtout à la couleur. Et comme d'habitude, la copie est irréprochable pour qui aime le réalisme. Grâce à un trait fluide et d'une immense finesse ainsi qu'un travail titanesque sur les couleurs et la luminosité, on a parfois l'impression que les vignettes sont en réalité des photographies. Lorsqu'il est question d'uchronique, cette méthode est remarquable car le lecteur est encore plus perdu entre réalité et fiction.
C'est trilogie
Lune rouge dans la collection
Jour J reprend donc les fondamentaux de l'uchronie. Une série en tout point remarquable.