Titre du Tome: Jour J 47 Les Noces de sang 2/2
Salvador Dali tient sa vengeance ! La France est intervenue dans la guerre civile espagnole stoppant l’avance des nationalistes. Mais ces derniers n’ont pas dit leur dernier mot !Une uchronie mêlant géopolitique, espionnage et récit d’aventure très réussie !
Inspirée par Salvador Dali mais mis sur pied par les services secrets soviétiques, l'opération Lusitania est un succès. La France de Léon Blum est officiellement intervenue dans la guerre d'Espagne sauvant
la jeune république ibérique. Seulement, les hommes de Franco ne sont pas dupes et, même privés des avions hitlériens, ils poursuivent la lutte. Ils vont même jusqu'à kidnapper le peintre le plus important du XXe siècle. Il faut dire que si l'artiste surréaliste se met à table, ce ne sera pas pour manger du homard mais bien pour remettre les nationalistes sur le chemin de la victoire. Cela préoccupe les Soviétiques qui se retrouvent avec un autre problème à régler : le meilleur ennemi de Staline, Trotski est en visite dans le pays. Et puis, il y a l'or de l'Espagne que tout le monde aimerait posséder…
Il est des
Jours J, la collection uchronique, plus faciles à lire que d'autres. La compréhension des albums contemporains est souvent plus aisée car les personnages sont
connus. A l'inverse, certains albums plus lointains se lisent comme des histoires policières ou d’espionnage sans que le lecteur n'ait besoin d'identifier les personnages historiques. Ce diptyque consacré à Salvador Dali et à la guerre civile espagnole est un peu un mélange de tout ça. Pas de difficulté particulière pour identifier le héros : ce n'est rien d'autre que le plus grand artiste espagnol et mondial du XXe siècle. Non pas Picasso ! mais bien Salvador Dali ! En revanche, pour les autres, on sent bien que sa méconnaissance de la guerre d'Espagne et des arcanes soviétiques des années 30 est un léger handicap. Je dis léger car au final le lecteur n'a qu'à se laisser bercer par le rythme de l'intrigue. Enfin, bercer est un bien grand mot car il semble impossible de s'endormir tant les rebondissements sont suffisamment nombreux pour rendre l'intrigue captivante. C'est une histoire d'espionnage à l'ancienne avec des agents doubles, des agents triples, des traîtres et une grosse quantité d'or en jeu. A tout cela, s'ajoute le charme surréaliste et assez déjanté d'un Salvador Dali en très grande
forme. Côté dessin, le style de Renato Arlem fait la part belle aux portraits. Les personnages ont réellement de la gueule et ils gravitent dans des décors très réalistes que la colorisation de Thiago Rocha rend "caliente". A noter enfin que le dessinateur brésilien sait joliment s'affranchir des cadres afin d'apporter plus de vie et de dynamisme à ses planches.
Sans être le meilleur de la série, ce diptyque
Les Noces de sang rempli parfaitement son rôle : nous faire voyager dans l'espace et le temps afin de nous faire passer un excellent moment de lecture.