Titre du Tome: Jour J 50.Saint-Denis des Amériques 1/2

à Saint-Denis des Amériques, sur la presqu’île de Manhattan. Derrière les remparts édifiés par Vauban et dans son château imaginé par Fouquet, le roi ne rêve que d’une chose : reconquérir son Royaume ! et ce malgré l’opposition de son Conseil qui préférerait partir à la conquête du Grand Ouest. En fin stratège et disciple de feux Richelieu et Mazarin, le roi cherche à diviser ses adversaires, des deux côtés de l’Atlantique. Pour cela, il peut compter sur le soutien des esclaves, lui qui les a affranchis en son royaume de Nouvelle France. Néanmoins, il se méfie et charge Antoine de Montbéliard, héros de l’assaut de Harvard, de s’infiltrer sur Manhattan afin d’y débusquer les espions. Il fait bien car les Anglais sont tout près de mettre au point une nouvelle machine infernale.
Nouveau Monde, doit-il tenter de récupérer son vieux trône ou faut-il consolider le nouveau ? Une chose cependant est certaine, l’Angleterre et l’Espagne se dresseront sur son chemin. Philippe VII confie donc à un héros de guerre et fidèle parmi les fidèles, la mission de débusquer les espions britanniques et ibériques. C’est comme si James Bond débarquait à la Cour de Versailles. Et pas n'importe lequel puisque Antoine de Montbéliard lorgne davantage vers Daniel Craig que Roger Moore, en ce sens qu’il ne déteste pas prendre mais surtout donner des coups. Si l’intrigue fonctionne bien, c’est parce qu’elle intègre suffisamment de rebondissements et que les temps morts, traditionnellement dévolus à l’exposition, sont bien répartis. Surtout, les scénaristes imaginent une histoire d’Hommes, car si le roi est imaginaire, ceux qui l’entourent sont bien réels et ils parlent à tous tant qu’ils ont marqué l’Histoire. Qui ne connait pas Vauban qui a couvert la France de ses remparts ? Qui ne connaît pas le surintendant des finances Fouquet, à l’origine du château de Versailles et arrêté par d’Artagnan ? Qui ne connaît pas Aramis, dernier mousquetaire encore vivant ? Ce sont eux, avec leur caractère et leur histoire, qui sont au cœur de cette uchronique. Cela ouvre une porte à une multitude de jeux de mots et autres allusions aux époques futures et on se pique au jeu de relire l’album pour identifier celles qu’on aurait oubliées. Après une phase d’adaptation typique pour la série Jour J, on se laisse emporter par cette histoire d’espions, de cape et d’épée avec d’autant plus de facilité que le dessin de Vladimir Aleksic est plutôt agréable. Dans un style très slave, le trait est tendu mais manque parfois de dy
namisme. On se sent alors plus à l’aise lors des conversations comme dans les bagarres. Pour renforcer l’impression de confidence, le dessinateur multiplie les gros plans. Les décors ne manquent pas d’originalité : la traversée de l’Atlantique se fait homérique, la presqu’île de Manhattan se transforme en citadelle de Besançon dominée par une réplique exacte de la basilique de Saint-Denis. Le tout est mis en couleur par Nuria Sayago. La coloriste de Hauteville House fait ici le choix de couleurs sobres qui apportent une touche d’élégance toute française.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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