Titre du Tome: Jour J Tome 32

En ce mois de juin 1945, l’Oncle Sam n’a pas la tête à fêter sa victoire en Europe. Dans le Pacifique, chaque ile libérée se solde par une hécatombe. L’état-major compte sur les essais menés dans le Nouveau-Mexique pour qu’enfin le Japon rende les armes. Dans ce trou perdu des Etats-Unis, une équipe de brillants chercheurs tente de faire aboutir le projet Trinity. Malheureusement la mise au point du « gadget » est terriblement laborieuse. Pour ne rien arranger, le directeur du projet, docteur Oppenheimer multiplie les cauchemars, preuve de ses états d’âme. Un beau matin, après avoir embrassé sa femme, il sort du camp sur un motif futile. Il souhaite s’enfuir le plus loin possible afin d’éviter de terminer la mise au point de la bombe atomique. Sur la route, il fait la rencontre de Jack Kerrouac, un canadien francophone, poète et déserteur. Le fait qu’ils soient capables de citer Kafka les rapproche immédiatement et tous deux décident de s’enfuir ensemble. Un troisième larron vient les rejoindre : il s’agit de Neal Cassidy, un petit truand de grands chemins. À Washington, le président Hoover est furieux. Il lance les meilleurs agents du FBI sur les traces d’Oppie, afin de le remettre au travail car sans lui l’espoir de terminer la bataille du Pacifique se rallonge de plusieurs années, sans lui la mise au point de la bombe atomique est plus que compromise.
Après le succès du Prince des ténèbres, Fred Duval, Jean-Pierre Pécau et Fred Blanchard remettent le couvert pour un nouveau diptyque uchronique. S’ils restent fidèles au XXe siècle, ils reviennent sur une autre date majeure de ce siècle : les bombardements nucléaires d’Hiroshima et de Nagasaki. Plutôt que de s’interroger sur un épilogue alternatif de la Seconde Guerre mondiale, vu et revu un nombre incalculable de fois, les scénaristes extrapolent à partir d’une citation d’Oppenheimer : « Maintenant, je suis la Mort, le Destructeur des mondes » et imaginent ses états d’âme. Incapable de les affronter, Oppie fuit Los Alamos. Sur la route, il rencontre Jack Kerrouac. Ensemble, ils mettent le cap sur le Mexique,
pourchassés par les meilleurs limiers du FBI ; parmi lesquels un certain Eliot Ness. On assiste donc à une sorte de road trip, façon Easy Rider : deux hommes que tout oppose vont traverser une partie des États-Unis pourchassés par toutes les polices de l’État et avec l’avenir du monde libre entre les mains. Un scénario relativement simple mais suffisamment efficace car privilégiant les personnages aux actions. L’ensemble est rehaussé par le trait tendu de Denys. Après avoir été révélé par les Comptines d’Halloween et avoir confirmé avec 7 survivants, le dessinateur livre une copie fort bien léchée. Fidèle au style réaliste, l’accent est mis sur les personnages, leurs émotions, leurs sentiments restant en cela fidèle au scénario. Mais attention, les quelques cases de décor intérieur mais surtout extérieur sont tout autant de qualité, donnant à l’album une belle cohérence.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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