Nom de la série : JOUR J
Tome : 51
Titre du Tome: SAINT DENIS DES AMERIQUES 2
Scénario : DUVAL
Dessin : ALEKSIC
Couleur : SAYAGO
Maison d'édtion : DELCOURT
Saint Denis des Amériques est sur les dents ! Le roi de France, Philippe VII, est menacé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Pour l’aider, il peut compter sur son fidèle Antoine de Montbéliard. Suite et fin de ce diptyque qui nous offre une vision bien différente des mousquetaires.
Branle-bas de combat sur l’île de Manhattan. À Saint Denis des Amériques, le roi Philippe VII est sur le qui-vive. Il se sait menacé par ses rivaux européens, espagnols et anglais en tête. Il a donc dépêché le dernier des mousquetaires, Aramitz, afin d’espionner un chantier naval secret au sud de la ville. Efficace, le mousquetaire va découvrir que les Anglais mettent au point deux navires avec des coques en acier. Malheureusement, il va tomber nez à nez avec Lord Berkeley, le commandant en chef de la flotte britannique. Ce dernier cherche, lui, à comprendre ce qui est arrivé à son père autant qu’à obéir aux ordres. De son côté, le capitaine Antoine de Montbéliard a été désigné pour s’infiltrer sur Manhattan et débusquer les espions. Travaillant selon les préceptes de Richelieu et Mazarin, il a recruté un certain Drake afin de lui donner de fausses informations. Mais contre toute attente, ce dernier n'est pas une mouche au service des Anglais. Il semble travailler pour le surintendant des finances Fouquet et le maréchal de France Vauban. Pour Philippe VII et Antoine et Montbéliard, il est désormais l’heure d’abattre leurs cartes…
Après 50 albums, il me devient de plus en plus difficile de savoir comment commencer une chronique concernant Jour J. Dois-je, comme c’est le cas sur la 4e de couverture, rappeler le concept d’une uchronie ? Dois-je donner des exemples ? Dans le doute, et parce que je pense que désormais tout le monde est au courant, je ne parlerai que de la conclusion de ce diptyque consacré à Saint Denis des Amériques. À l’image de James Bond, l’album s’ouvre sur une scène de pur espionnage qui se termine par un magistral duel d’escrime. Une parenthèse qui permet aussi d’étoffer le personnage de lord Berkeley mais qui plonge le lecteur dans les méandres de ses souvenirs. Pour faire simple, il vaut mieux relire le présent opus avant de se lancer dans la lecture de celui-là. Par la suite, on retrouve notre personnage principal, Antoine de Montbéliard, empêtré dans le jeu des puissants. Le contexte historique importe peu. Tout ce qu’on doit retenir, c’est que la France a perdu la guerre de 6 ans, que son roi a perdu son territoire et qu’il a trouvé refuge en Amérique. Pour le reste, il s’agit d’une histoire de cape et d’épée avec une bonne dose d’espionnage. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne faut pas perdre le fil car les traîtres ne sont pas toujours là où on pense et les agents doubles sont parfois les agents triples. L’ensemble est néanmoins très cohérent et on prend beaucoup de plaisir à démêler le faux du vrai, à chercher qui est le méchant et à imaginer qui va gagner. En effet, sous de faux airs nonchalants, l’intrigue a un rythme plutôt soutenu, avec des péripéties originales. Côté dessin, le style très académique de Vladimir Aleksic fait totalement le job. Le trait est vif et précis, les personnages charismatiques même si leur dynamisme est quelquefois un peu statique. Chose largement compensée par une mise en page, elle aussi assez classique, mais très dynamique. Les décors font mouche, avec un satisfecit de particulier pour les navires de guerre qui tiennent la dragée haute aux purs albums de pirates. La colorisation de Nurya Sayago fait également son travail. Sobre, elle met en valeur les personnages sans interférer dans la narration.
Si certains Jour J nous racontent une Histoire alternative, d’autres nous racontent des histoires dans une Histoire alternative. C’est le cas de ce diptyque qui s’avère être une très bonne aventure de cape et d’épée autant que d’espionnage.