Journal de guerre – Deux témoignages, d’Ukraine et de Russie

Journal de guerre – Deux témoignages, d’Ukraine et de Russie
 

L’autrice est partie des témoignages de K. une journaliste ukrainienne et D. un artiste russe qu’elle a publiés hebdomadairement dans différents journaux.
 

À travers l’intimité des vies de K. et D. tous deux opposés à la guerre initiée par la RUSSIE en UKRAINE, Nora KRUG nous montre la réalité du conflit. Durant cinquante-deux semaines, on suit les changements qui s’opèrent dans leurs vies respectives au fil des messages échangés avec l’autrice.
 

Qu’il s’agisse des doutes sur les décisions à prendre notamment concernant leurs familles à mettre à l’abri à l’étranger - au DANEMARK pour K. - ou du besoin de quitter le RUSSIE pour D. afin de ne pas être enrôlé tout en se privant de sa famille restée à SAINT-PÉTERSBOURG, les deux protagonistes révèlent à quel point la décision prise par POUTINE d’envahir l’UKRAINE dans un délire impérialiste a bouleversé les vies et les philosophies de part et d’autre. K se rend ainsi à plusieurs reprises sur le front dans son cadre professionnel, et découvre horrifiée par exemple Kherson une semaine après sa libération. Elle souligne d’ailleurs régulièrement un « parfum d’apocalypse » en UKRAINE. D, quant à lui, trouve dans la culture un exutoire qui ne lui permet pourtant jamais d’oublier qu’il est un ressortissant d’un pays agresseur même s’il vend des œuvres au profit de l’UKRAINE.
Si l’avant-propos est riche de promesses avec une interrogation centrale sur l’influence de la guerre sur le corps et l’esprit de K et D, la disposition est moins brillante avec un face à face sur deux pages des messages illustrés par les dessins de KRUG. Chacun des témoignages a d’ailleurs sa couleur, le blanc cassé pour K. et un vert pâle pour D. L’ouvrage ne relève alors pas de la bande dessinée à proprement parler, mais permet malgré tout de dénoncer l’absurdité destructrice de la guerre.

Lydie et Nicolas