KAYA

Scénario : linda Cavallini, Paola Barbato
Dessin : Emanuele Tenderini, linda Cavallini, Lorenzo Lanfranconi
Couleurs : Emanuele Tenderini, Lorenzo Lanfranconi
Éditions : Glénat

 

  Avec kaya les éditions Glénat nous régalent d'un magnifique livre objet. Réalisée par un collectif d'artistes, cette BD italienne nous plonge dans un univers post-apocalyptique extrêmement immersif. Un récit vraiment bien travaillé tant du point de vue scénaristique que graphique. Un véritable coup de cœur.
 

 Après l'arrivée d'être venu des confins de l'espace, l'humanité est entrée dans une Grande Guerre où presque tous ses représentants ont été exterminés. Après quoi, les survivants ont dû négocier la paix et travailler dans des mines pour survivre. Très vite, les humains se sont vu déposséder de leur propre planète, de leurs libertés et de leur futur. Notre espèce est désormais divisée, cependant, quelques survivants fugitifs refusant de se soumettre tente de survivre dans ce monde post-apocalyptique baigné de cendres. Confronté à la faune mutante et traqués sans relâche par les bio brigades qui patrouille dans les villes en ruines, tous s'accrochent à l'espoir de rejoindre le sud, terre promise fertile représentant le dernier bastion de l'humanité. Dès les premières pages, nous faisons la rencontre de kaya de son grand frère Rio protégeant cette dernière rendu malade par la cendre. Ils sont tous deux sur les traces d'un gibier et se retrouve confronté à un jeune louveteau mutant À qui rio décide d'ôter la vie afin d'en faire son repas. Mais la mère , non loin de là, rendu folle de rage par la mort de sa progéniture, les attaques. Dans leur fuite, Rio est vite rattrapé et sauvagement tué. kaya quant à elle toujours poursuivie par le monstre se retrouve prise au piège aux côtés du monstre. De cette mésaventure commune, va naître un partenariat, une entraide mutuelle leur permettant de s'échapper de ce piège et qui petit à petit va se transformer en un attachement profond. Dorénavant kaya et la louve mutante ne se quitteront plus et entameront ensemble une longue marche à travers les ruines afin de rejoindre la terre promise. Mais dans ce monde hostile, le danger n'est jamais loin et kaya devra apprendre à ses dépens qu'il n'est jamais bon de trop faire confiance aux gens.
   Kaya est une expérience singulière qui se lit autant qu'elle s'écoute. Le scénario somme toute classique nous embarque pleinement dans ce monde post-apocalyptique où le danger rôde à chaque détour de chemin. Ici, on suit une petite fille attachante et malade, pleine de courage et d'espoir, confronté à la cruauté d'un monde en perdition. Un scénario profond et fluide laissant la place à la réflexion. L'humanité, peut-elle encore être sauvée ?
 Un récit triste sombre et mélancolique laissant une grande place à la contemplation, auréolé d'une partition graphique à couper le souffle. Un graphisme emprunté à certains jeux vidéo voir au premier Disney où tous les personnages se retrouvent plaqués sur des décors peints indépendamment , donnant toute leur importance aux protagonistes avec un découpage digne des plus grands films d'animation. Les personnages sont d'une grande expressivité, fait d'un trait fin dans un style manga rappelant les studios Ghibli, plaqués sur des décors somptueux et d'un très grand réalisme. Le tout s'accorde parfaitement et est sublimé par une colorisation dans une tonalité plutôt froide venant sublimer le tout. Une BD très immersive ou rien n'est laissé au hasard et qui a su me procurer énormément d'émotions. Ici, la bande originale ajoutée à la lecture est vraiment adaptée, et joue parfaitement son rôle. Vous l'aurez compris kaya est une BD qui ne m'a pas laissé indiffèrent et qui même par moment m'a bouleversé. Tout y est somptueux de la couverture au rendu final. Un récit coup de cœur qui mériterait une adaptation sur grand écran, une bd à lire absolument.