Titre du Tome: Kersten 2/2 Au nom de l'humanité
27 mai 1943, Heydrich est à Prague pour soumettre la Tchécoslovaquie. Aidée par les services secrets britanniques, la résistance l’assassine. Un problème de moins pour le docteur Kersten, débarrassé d’un dangereux fouineur.
En 1948, à Stockholm, le docteur personnel d’Himmler, numéro 2 du régime nazi, en rencontre d’autres, des problèmes. Le plus important est le refus des autorités suédoises de lui délivrer un passeport. Pour le ministre, Kersten est un traitre, un collaborateur, un complice passif qu’il faut condamner. Seul un ancien fonctionnaire et un espion anglais vont remonter la trace et le parcours du médecin.
En effet, à Heydrich succède Kaltenbruner qui s’avère bien plus dangereux et qui tente à plusieurs reprises d’éliminer Kersten. Ce dernier se trouve de nouveaux alliés : le comte Bernadotte ou un jeune colonel SS, sentant le vent tourner. Bien que conscient de l’inéluctabilité de la guerre, le médecin prend tous les risques, d’autant qu’Himmler est tous les jours plus dépendant de ses soins. A tel point que, dans un Berlin encerclé, il accepte une rencontre avec le représentant du congrès juif mondial pour signer « le contrat au nom de l’humanité ».
Oui Kersten, même s’il a soigné la bête et bien un héros de guerre, un juste.
Nous avions quitté le sage Kersten aux prises avec Heydrich. Nous le découvrons chassé par son successeur, plus dangereux car plus expéditif. Et l’album de faire jour à une autre polémique : Kersten est-il un héros ou un complice ? Pourchassé par certains nazis, il soigne Himmler. Dans le même temps, les renseignements qu’il livre sont importants et ses efforts pour sauver des prisonniers et des juifs sont constants. Cette ambivalence est plus présente dans ce second volet mais on tombe vite, peut être trop vite, du bon coté. Dans le même temps, c’est assez logique.
Cela dit, cette conclusion de biographie du docteur Kersten est tout aussi brillante que le premier opus. Le rythme est toujours aussi soutenu et la tension, même si la conclusion est connue d’avance, monte crescendo. En ce qui concerne le dessin, Fabien Bedouel poursuit sur sa lancée. Le style est toujours aussi strict et en adéquation avec le sujet. Il nous propose également quelques scènes d’actions qui font mouche. Quand aux personnages, leur rendu figure bien toute leur ambivalence.
Au final, un excellent album qui vient conclure un diptyque non moins exceptionnel.