Kill or be killed -2-

On avait laissé Dylan au début de son périple dans les rue de New-York et sur la toile à la recherche de « salopards » à exécuter afin d’honorer son contrat avec le démon. Après quelques mois, Dylan est toujours empêtré dans ses déboires sentimentaux, entre deux assassinats mensuels. On l’a abandonné en étudiant à la fin du premier tome, on le retrouve en assassin qui commence à assumer son rôle : après tout il ne fait que tuer des méchants.  Il parle plus que jamais aux lecteurs comme un Dexter Morgan, avec un brin de mélancolie en plus. On se retrouve au cœur de ses pensées et de ses souvenirs via de nombreux flashbacks. Dans ce second épisode notre tueur en série justicier, malgré le fait d’être habitué à  son contrat avec le démon, commet des erreurs à réaction chaîne depuis qu'il a été surpris dans un café de Manhattan par des policiers en train de supprimer un escroc de la finance. Il ne se doute même pas qu'une inspectrice est sur sa trace depuis son premier meurtre, et qu’une fuite dans la presse va précipiter la vengeance de la mafia russe bien remontée après celui qui a supprimé l’un de ses membres à l’arrière d’une boite à strip-tease.

Dans ce second opus, le démon n'apparaît presque jamais et revient sous forme de songe en Dylan. Il est devenu lui-même son propre diable, sa consommation de drogue devient plus intense, c'est qui l'amène d'ailleurs à faire certaines erreurs comme se faire suivre par un bras de la mafia ou tout simplement à se faire surprendre. Le lecteur plongera avec Dylan dans une introspection de sa vie et de son enfance, mais il se demandera toujours si le lien avec son père est uniquement le thème du suicide. L'album laissera un double sentiment au lecteur. Tout d'abord l'impression de stress l'envahira au fur et à mesure que la traque s'intensifiera. Le détachement du récit lorsque le héros lui parlera directement lui glacera le sang. Mais l’attitude désinvolte de Dylan pourra l’agacer parfois même s’il excusera les multiples erreurs de ce Dexter en herbe, celles-ci participeront à l’accélération de la chute des événements. 


L'univers est toujours aussi sombre, peut-être un peu moins lorsque l'action se déroule en journée, mais les dessins s'enrichissent de nouveaux personnages. On ne suit plus uniquement Dylan mais l'inspectrice qui enquête sur son temps personnel, puisque aucun de ses chefs daignent la soutenir. L’amour est toujours aussi présent avec l’entame d’une nouvelle relation, même si celle-ci est du réchauffé avec une autre de ses anciennes conquêtes : Daisy. Un chapitre est consacré au passé de Kira, sa dernière ex petite-amie, encore présente dans sa vie. Le développement inachevé de toutes ces sous-intrigues, qui paraissent inutiles à l’histoire, pourrait dérouter le lecteur. Mais peut-être qu'elles seront développées plus en profondeur dans le tome 3 et constitueront une pièce maîtresse du puzzle.

Au final, un album prenant dont on a plaisir à lire, même si la multiplication de différentes pistes déroutera un peu le lecteur. En attendant le tome 3.