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Le temps du sang Le temps du sang

Kundan - Tome 1

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Nom de la série : Kundan
Tome : 1
Titre du Tome: Le temps du sang
Scénario : Luana VERGARI
Dessin : Emmanuel CIVIELLO
Couleur : Emmanuel CIVIELLO
Maison d'édtion : Glénat

Un nouveau meurtrier sévit dans les ruelles de Londres. Celui que la presse surnomme le Roi des rats n’a aucune pitié ! Les hommes de lord Benedict ont beau être sur ses talons, rien n’y fait ! A l’autre bout de l’empire, la révolte gronde ! Luana Vergari revisite le mythe vampirique en lui insufflant une dose d’orientalisme merveilleusement mis en image par Emmanuel Civiello
Inde. Une lutte à mort oppose les prêtresses de la déesse Durga aux Vampires. Sans pitié, les humaines massacrent les créatures de la nuit. Seul un enfant parvient à s’enfuir, à rester en vie. Londres, 1910. Lord Benedict, commissaire de nuit à Scotland Yard, est appelé en urgence. Un jeune garçon a été sauvagement assassiné. Les policiers n’ont jamais vu une telle atrocité. Cela tombe mal car lord Benedict devait accueillir une nouvelle recrue, Kundan ; chaudement recommandé par Sir Olivier, le commissaire. Et puis ce meurtre n’est que le premier d’une série que la presse impute rapidement au Roi des rats. Étrangement, à chaque fois qu’il frappe, Kundan n’est jamais très loin. À l’autre bout de l’empire, en Inde, la rébellion couve. Afin de protéger sa fille, la princesse Mary, menacée par la secte des Thugs, le roi demande à son fidèle lord Benedict de partir sans tarder. Honoré, ce dernier demande une faveur, être accompagné par un homme de confiance : Kundan. Jusqu’ici, tout semble se dérouler selon son plan…
Quand on lit la biographie de Luana Vergari, on comprend que cette italienne d’origine est une Européenne convaincue que la curiosité pousse à connaître l’Autre. Scénariste pour le cinéma et la littérature jeunesse, elle s’est fait connaître en reprenant les œuvres de Jean Ray, Harry Dickson. Nouvelle chez Glénat, elle nous propose un judicieux mélange de cultures. D’un côté, il y a l’Angleterre victorienne telle que l’on la connaît chez Conan Doyle. Mais c’est surtout du côté de Bram Stoker qu’il faut regarder. En effet, un nouveau meurtrier hante les rues de la capitale britannique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne fait pas dans la dentelle. Même Jack l’Éventreur vomirait son petit déjeuner face à une telle barbarie. C’est l’équipe de lord Benedict qui est en charge de l’affaire et cela tombe mal car le policier doit intégrer une nouvelle recrue, Kundan. Mais la scénariste lilloise fait un choix audacieux : elle ne nous cache (presque) rien. C’est ainsi que l’album s’ouvre sur une sanglante bataille dont il n’y a qu’un seul survivant, le narrateur, qui va grandir et devenir Kundan. Seulement, à Londres, ce narrateur disparaît et les doutes s’immiscent dans les esprits. C’est d’autant bien fait que les meurtres et autres péripéties sont très bien calibrés. Elles alternent avec des phases de dialogue qui permettent de placer les personnages. De l’autre côté, il y a l’Inde que j’évoquais précédemment. On y retrouve Sir Olivier qui semble jouer un rôle déterminant mais aussi une société très inégalitaire où règne différentes sectes. Les amateurs d’Indiana Jones apprécieront. Ces tribus indiennes remettent en cause le pouvoir britannique et le roi décide d’envoyer son meilleur homme pour assurer la sécurité de sa fille. Lord Benedict accepte à condition d’être accompagné par Kundan. Le piège est placé ! Mais le piège pour quoi, pour qui ? D’une façon très rusée, la scénariste plante le décor pour l’épisode suivant. Ce scénario au rythme enlevé ne serait malgré tout que peu de chose s’il n’y avait pas de dessin d’Emmanuel Civiello. Le dessinateur de Korrigans apprécie les atmosphères sombres et fantastiques. C’est pourtant sur une scène gore mais très colorée que s’ouvre l’album. Preuve, s’il en était besoin, de toute l’étendue de son talent. On ressent néanmoins une appétence bien plus grande pour les ruelles glauques de Londres où il s’éclate réellement ! Le dessinateur multiplie les techniques, les angles de vue et les mises en page afin de soutenir le rythme du récit. Toutefois, ce qui marque le plus, c’est l’impressionnant travail de colorisation directe et les jeux de lumière faisant de chaque planche de véritables œuvres d’art !
Depuis Bram Stoker, on ne compte plus les histoires de vampires. Nombreuses sont celles aussi rapidement lues qu’oubliées ! Et puis il y a celles qui marquent les mémoires et c’est indubitablement le cas de ce Kundan. Premier opus d’une trilogie qui s’annonce d’ores et déjà exceptionnelle !

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

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