Nom de la série : Kundan
Tome : 3
Titre du Tome: La nuit éternelle
Scénario : Luana VERGARI
Dessin : Emmanuel CIVIELLO
Couleur : Emmanuel CIVIELLO
Maison d'édition : Glénat
Les cadavres continuent de se multiplier à Cochin et Kavi, adepte de la déesse Durga, poursuit son enquête. Rien ne semble pouvoir stopper l’engrenage et l’heure de la bataille finale approche. Avec cet ultime épisode ultra spectaculaire se clôt une trilogie du même acabit.
Chaque jour qui passe augmente la panique qui s’est emparée des habitants de Cochin. Pour le Maharaja, cela ne fait aucun doute, c’est l’œuvre de la secte des Thugs. Il y a urgence car le roi d’Angleterre doit venir célébrer l’Impérial Durber dans quelques mois. De son côté, celui que le souverain croit être Lord Benedict se veut rassurant. Surtout, il poursuit son opération séduction auprès de la princesse Mary. Fidèle de la déesse Durga, Kavi s’inquiète. Elle n’a toujours pas de nouvelles de son ami et amant, le docteur Paul Riwetz ; la princesse, dont elle assure la surveillance et l’éducation, délaisse de plus en plus ses études et elle doit accueillir un nouveau médecin. Chacun avance ses pions sans se soucier de ses ennemis. Pourtant, la bataille finale n’a jamais été aussi proche…
Popularisé au XIXe siècle par Bram Stoker, le mythe du vampire a quelque chose d’universel. Pourtant, en Europe, la place est monopolisée par Dracula et peut-être par Twilight. Pour Luana Vergari, il y a donc un manque qu’il fallait combler. La scénariste italienne imagine donc une histoire de lutte séculaire entre la déesse Durga et les fidèles de la secte des Thugs. Si cette guerre prend racine en Inde, elle a des répercussions dans la capitale de l’empire britannique. Une nouvelle fois, l’album s’ouvre sur un analepse. Adolescent, Kundan et ses parents sont invités à un bal de charité. Il y fait la rencontre d’un domestique du nom de Simapurish qui lui ouvre les yeux sur la géopolitique et ses pouvoirs. Ce retour en arrière répond aux dernières questions restées en suspens quant à la jeunesse du vampire. Aussitôt après, on revient dans l’enceinte du palais du Maharaja, à Cochin, en 1910, où la panique règne. Malgré les efforts de tous, les cadavres continuent de s’empiler et le monarque, secondé par sa fidèle Kavi, brûle toujours plus de corps. Pour la fidèle de la déesse Durga, rien ne va plus et elle se retrouve tout doucement au cœur de l’intrigue. C’est elle qui détecte les morsures dans le cou de la princesse, elle aussi qui accueille un nouveau médecin. Si les deux clans s’opposent, cela va tout doucement prendre la forme d’un duel. Une nouvelle fois, la tension va aller crescendo, marqué par des actes de barbarie. Et on suit le raisonnement de Kavi jusqu’à la bataille finale. Pourtant, la scénariste s’amuse à brouiller encore un peu plus les pistes avec un épilogue particulièrement ouvert. Au dessin, Emmanuel Civiello livre une nouvelle fois une magnifique composition. Le trait est vif et précis ; les personnages sont terriblement expressifs, même si la colorisation directe gomme un peu les contours. Ce qui pourrait être un défaut se transforme alors en atout : chaque planche devenant presque une œuvre impressionniste matinée d’orientalisme assez extraordinaire. Si les décors sont sensationnels, ce sont les changements d’atmosphères qui frappent le plus. La luminosité ultra colorée des Indes alterne avec l’obscure et violente fureur des vampires. Reste que parfois les deux se mélangent, comme lors de la bataille finale, aussi spectaculaire que sanglante.
Avec cet ultime épisode, se clôt une trilogie aux forts accents exotiques menée de main de maître par Luana Vergari et Emmanuel Civiello. Une série qui revisite le mythe du vampire et de la lutte universelle du Bien contre le Mal sans à priori. Une série ultra spectaculaire à tout de même déconseillé aux âmes les plus sensibles.
