Titre du Tome: L'écho de la Taïga

faut dire qu’en tant que rédacteur en chef de l'Echo de la taïga, il prône un rapprochement entre Russes blancs et rouges et ça, ce n'est du goût de personne. C'est donc Jacques Gipar qui va se charger de mener l'enquête. Toujours flanqué de son fidèle Petit-Breton, le journaliste va sillonner tout ce que Paris compte de russe. Usant de multiples moyens de transport et de son charme, il va petit à petit remonter la piste des kidnappeurs. Malheureusement, son enquête fait plus de vagues qu’il l’imaginait mais ni les menaces ni les intimidations ne sauraient arrêter le limier. Il faut dire qu'avec l'implication du KGB et de la DST, l'enquête sur l'enlèvement devient un reportage sur l'espionnage en pleine guerre froide. La promesse d'un scoop spectaculaire…
à qui je pouvais faire référence. Il est vrai que le mythique reporter du Petit Vingtième a profondément marqué l'histoire de la bande dessinée du 20e siècle. Pour lui survivre et lui succéder ; il faut s'inspirer, certes mais innover, beaucoup. C'est l'idée des Aventures de Jacques Gipar. Tout d'abord, fixer un cadre spatio-temporel. Ce sera le Paris de l'après-guerre. Ensuite, créer un héros qui mélange de multiples influences, de Tintin donc à James Bond en passant par un Colombo par exemple. Enfin, il faut une intrigue et quoi de mieux qu'un enlèvement sur fond de guerre froide. Mais attention, qu'on ne se méprenne pas, si tous les ingrédients semblent réchauffés, l'alchimie du scénario mitonné par Thierry Dubois fonctionne à merveille. Le lecteur se laisse rapidement immerger par cette enquête dans le milieu russe de la capitale. Le sujet est lourd mais les différents éléments sont toujours apportés avec justesse et puis, puisque nous sommes dans la collection Calandre de Paquet, on se régale littéralement des magnifiques véhicules de l'époque. Qu'il s'agisse de la Renault KZ 11 G7 des taxis parisiens, de l'Opel Kadett de l'ambassade soviétique mais surtout de la Facel Vega (popularisée par le commissaire Laurence sur France 2) et j'en passe, chaque véhicule est une démonstration de réalisme autant que du génie humain. Pour le reste du dessin, Jean-Luc Delvaux fait le choix
de coller à l'époque en optant pour une magnifique ligne claire ; prouvant par là même que le style n'est pas mort. Cela nous plonge dans nos souvenirs mais cela permet surtout aux personnages d’être extrêmement expressifs et très facilement reconnaissables. Le tout est mis en couleur dans des tons un peu délavés, typiques de l'époque et terriblement efficaces.Nom d'utilisateur : LABANDEDU9
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