Nom de la série : L'enfer bleu
Tome : 1
Scénario : Paco Asenjo
Dessin : Paco Asenjo
Couleur : Paco Asenjo
Maison d'édtion : Paquet
L’enfer bleu suit le témoignage d’Alberto, le dernier soldat vivant à avoir participé à toutes les batailles du premier front de la division bleue. Cette division était un corps composé de combattants volontaires espagnols ainsi nommé en raison de la couleur de leurs chemises. Incorporée au sein de la Wehrmacht, elle a combattu sur le front russe durant la Seconde Guerre mondiale.
Le 22 juin 1941, l’opération Barbarossa débute avec pas moins de trois millions de soldats dans le but pour l’Allemagne du 3ème Reich d’envahir l’URSS. En Espagne, le général FRANCO, par la voix de son ministre Serrano SUÑER, appelle à exterminer le communisme et la Russie soviétique. C’est alors qu’Alberto s’engage comme volontaire plus par soif d’aventure que par conviction idéologique auprès de la phalange, le parti fasciste espagnol. Cependant, la joie et la fierté d’avoir été enrôlé laissent rapidement la place à la désillusion devant la désorganisation matérielle occasionnant d’ailleurs le désengagement de nombreux volontaires. Et c’est sous une chaleur torride que les combattants espagnols parqués dans des wagons à bestiaux traversent l’Espagne puis la France où l’opposition à leur présence est manifeste. Par contre, en Allemagne, l’accueil est incroyable, et la division bleue va prendre ses quartiers pour une formation de cinq mois dans le camp militaire de Grafenwöhr. Après avoir connu une discipline de fer et la faim, Alberto part au front. La division bleue va alors connaitre « l’enfer bleu ».
Cet ouvrage se caractérise par son originalité et la force de son message. Le lecteur est en effet le témoin privilégié d’une histoire exceptionnelle, celle d’un Espagnol parti combattre en URSS au sein de la Wehrmacht. La plongée dans la guerre pour ce novice est terrible, et les enseignements tirés pour le lecteur en sont édifiants avec une immersion dans les dures réalités du combat avec ses incohérences et ses paradoxes. Par ailleurs, la narration suit le récit des souvenirs d’Alberto, et par moments un manque de fluidité dans le récit peut être déploré. Le dessin quant à lui suit le principe de la « ligne claire », et manque par le fait de réalisme ce qui peut être regrettable pour porter un tel témoignage.
En somme, le premier tome de ce roman graphique courant de juin à novembre 1941 porte un éclairage stimulant sur un aspect méconnu de l’histoire du conflit le plus meurtrier de l’histoire.