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Novembre 1941 - Mars 1942 Novembre 1941 - Mars 1942

L'enfer bleu - Tome 2

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Nom de la série : L'enfer bleu
Tome : 2
Titre du Tome: Novembre 1941 - Mars 1942
Scénario : Paco ASENJO
Dessin : Paco ASENJO
Couleur : Paco ASENJO
Maison d'édition : Paquet

Sur le front de l’est, la division bleue brille par les exploits de ses soldats. Mais face à des troupes soviétiques galvanisées, même Alberto finit par connaître la peur. Suite et fin de ce roman graphique qui éclaire un moment méconnu de la deuxième guerre mondiale autant qu’il délivre un émouvant message de paix.
Fin 1941, les soldats se retrouvent bloqués dans leur progression vers l’Est. Seulement, les nazis ne sont pas seuls. A leurs côtés se trouvent de jeunes engagés espagnols. Parmi les membres de cette division bleue, Alberto, Numéro 2 et Cometa sont chaque jour un peu plus envahis par la peur et le découragement. Il faut dire qu'en face, les troupes soviétiques semblent innombrables, mieux équipées et galvanisés par l’idée de défendre leurs terres. Le jeune et timide Alberto a perdu son innocence, il a gagné en maturité, en force de caractère, jusqu’à devenir presque une machine de guerre. Par ses faits d’armes, il est devenu l’homme de confiance de son commandant. Malheureusement, la contre-offensive soviétiques de Terenets est d’une telle violence qu’Alberto finit par battre en retraite. Devenu une sorte de paria, il est contraint de changer de brigade. Pourtant, cela ne change rien à l’âpreté des combats. Alberto réussira t-il à survivre tout en conservant par d’unanimité ?
On connaît le lien qui unit les éditions Paquet à l’Histoire. Pourtant, c’est une histoire plutôt méconnue qu’elles publient ici. En effet, peu de monde connaît la Division Bleue. Il s’agit d’un régiment de jeunes engagés espagnols envoyé par Franco soutenir l’opération Barbarossa d’Hitler. Incorporée à la Wehrmacht et surnommé ainsi en raison de la couleur des chemises de ses soldats, la division a longtemps été regardée de haut par les soldats allemands, tout en jouant un rôle non négligeable. Nous suivons les traces d’Alberto Diaz Galvez, un des rares survivants. C’est d’ailleurs par lui que s’ouvre ce second album. On le retrouve dans son salon, face à une caméra et nous l’observons par l’oculaire. Il suffit d’une planche, de 6 vignettes pour comprendre que l’on a affaire à un vétéran et que l’histoire qu’il va nous conter est la sienne. D’ailleurs, Paco Asenjo va répéter ces inserts contemporains dans sa narration jusqu’à arriver à un épilogue qu’on est très loin d’imaginer. Mais je vais trop vite en besogne. Dès la 2e page, on replonge dans l’enfer du Front russe à la fin de 1941. Suivant son principe, l’artiste espagnol colle au plus près des propos de son témoin. Si cela donne un récit très détaillé, cela plaira davantage aux férus d’histoire militaire qu’aux novices. Pourtant Alberto se livre nettement sur ses pensées de l’époque mais également de l’homme qu’il est devenu. Il ne nous cache rien de la peur qu’il éprouve lors de ses premières rencontres avec les orgues de Staline ni de la folle surenchère de barbaries auxquelles se livrent les armées. Il évoque également les effets de la guerre sur sa propre personne et, loin d’en remercier les effets, constate qu’elle lui a permis de devenir celui qu’il est. Côté dessin, on conserve une forte inspiration de ligne claire. C’est quelque peu déstabilisant au début car on a du mal à comprendre l’importance de l’enjeu tant on est habitué à ce que ce style soit cantonné à un récit plus léger. Tout doucement pourtant, on entre dedans et on comprend qu’il est également un élément de l’histoire. C’est en quelque sorte la jeunesse et l’innocence de ces soldats qui se retrouvent confrontés à la pire violence qui soit. Il ne faut pas oublier non plus que le dessinateur a également plus d’une corde à son arc et qu’il est capable de faire évoluer significativement son trait afin de mieux montrer l’extrême violence des combats. Dès lors, le lecteur est comme envahi par le même sentiment de stupeur et de paralysie. Précisons enfin l’exceptionnel travail de colorisation afin de rendre omniprésent un acteur principal : la neige et son principal corollaire, le froid.
Avec ce roman graphique en 2 tomes, Paco Asenjo nous livre un bouleversant témoignage, un éclaircissement cru sur un événement méconnu de la 2nde Guerre mondiale mais surtout un message de paix intemporel qui résonne cruellement à nos oreilles aujourd’hui.

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : boil

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