Titre du Tome: L'homme invisible T01
Il pleut sur la capitale londonienne en ce mois d’octobre 1866. M. Griffin se rend à la maternité pour voir son fils Jack qui vient de naître. Mais à sa grande surprise, c’est un sentiment de peur et de stupéfaction qui l’envahit. Son fils a les yeux rouges, le teint blafard, c’est un albinos.

10 ans plus tard, la situation de ce gamin ne s’est guère arrangée. Il est le souffre-douleur de ses camarades de quartier. Il se fait battre, lancer des cailloux et n’a d’autre choix que de fuir à chaque fois. Jack va se concentrer sur ses études et va devenir un brillant chimiste. Mais il ne pourra compter ni sur l’amour de son père qui le bannit, ni sur celui de sa mère qui vient de mourir, ni sur l’amour d’une femme. La mélancolie le poursuit, seules ses expériences lui donnent un motif de survie et à force de recherche, il va découvrir une substance permettant de rendre invisible la matière. Après un test réussi sur un mouchoir, Jack va très vite tenter l’expérience sur lui-même. Il ne supporte plus sa vie, l’image qu’il renvoie, cette substance est peut-être la solution pour lui, de devenir invisible aux yeux du monde.

S’attaquer à un roman culte d’HG Wells tel que l’homme invisible est un risque pour un auteur surtout après de multiples adaptations. En tant que lecteur et afin d’être impartial, il faut faire abstraction de l’historique et se concentrer sur le récit proposé par Frédéric Pontarolo.
L’auteur propose de suivre Griffin dès l’enfance et ainsi remonter aux origines. On comprend de ce fait tout le mal être ressenti par Jack à cause de sa différence. Les injures, les coups, les fuites permanentes font partie de son quotidien. Etre un bouc émissaire n’est pas chose facile à vivre, bon nombre de personnes dans cette situation n’ont qu’une envie, celle de devenir invisible. Jack s’offre cette possibilité et il pense que cela va résoudre ses problèmes. Au lieu de cela, il va devenir cet inconnu, cet étranger, ce responsable des meurtres commis par Jack l’éventreur dans le quartier de Whitechapel. L’histoire proposée par Pontarolo apporte toute cette réflexion sur la condition humaine. Certes on aurait souhaité un peu plus d’explication technique, chimique voir fantaisiste sur cette transformation ou bien encore un peu plus de profondeur sur les sentiments du personnage mais globalement l’histoire s’enchaîne parfaitement.

Graphiquement, c’est une bonne surprise, on peut se délecter d’un dessin original, différent, assez sombre mais qui colle bien à la période, une belle surprise. A noter également cette subtilité dans le découpage où bon nombre de cases se déroulent sans le personnage (puisqu’il est invisible) mais avec uniquement sa vision ou celle des autres et l’enchaînement des cases permet malgré tout de pouvoir suivre son évolution sans que l’on perde le fil de la lecture.
Une bonne surprise que cette adaptation de Pontarolo qui permet de passer un agréable moment et donne envie de connaître la suite des aventures invisibles de Jack.