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Marty Marty
L homme qui plantait des arbres L homme qui plantait des arbres
Coup de coeur

L homme qui plantait des arbres

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Nom de la série : L homme qui plantait des arbres
Scénario : Florence Lebonvallet, Jean Giono
Dessin : Daniel Casanave
Couleur : Claire Champion
Maison d'édition : Gallimard

Adaptée de la célèbre nouvelle de Jean Giono, L’homme qui plantait des arbres raconte l’histoire d’Elzéard Bouffier, un berger solitaire de Haute-Provence. Dans un paysage déserté et asséché, cet homme simple entreprend un geste d’une radicale simplicité : planter, chaque jour, des glands soigneusement choisis afin de redonner vie à la région. Une histoire aussi simple que magnifique !
 
En 1913, un anonyme - à moins que cela ne soit Jean Giono lui-même ? – randonne dans la région provençale, il se retrouve sans eau. Heureusement, il aperçoit au loin une silhouette et se dirige vers elle afin de s’abreuver. C’est ainsi que notre narrateur rencontre Elzéard Bouffier.
Intrigué par cet homme, il décide de lui demander l’hospitalité pour quelques jours afin de se reposer et c’est ainsi qu’il découvre son incroyable activité : l’homme a décidé de reboiser la région afin de lui permettre de retrouver sa splendeur et...son eau !

Année après année, obstinément, il enracine son rêve dans la terre aride. Peu à peu, la nature reprend ses droits : l’eau revient, les villages se repeuplent, la faune renaît. Ce récit, porté par la voix d’un narrateur voyageur qui découvre ce personnage hors du commun, prend des allures de fable écologique et intemporelle, où un geste humble devient une leçon universelle.
Le scénario de cette adaptation réussit le pari de rester fidèle au texte originel de Giono. Florence Lebonvallet déploie un récit fluide, poétique, qui conserve toute la dimension allégorique de la nouvelle. La force du texte réside dans sa simplicité : rien de spectaculaire, pas d’action frénétique, mais un travail patient, presque invisible. On sent le passage du temps, la lente métamorphose des paysages, et l’ampleur silencieuse de l’acte d’Elzéard Bouffier.

Plus qu’un récit, cette bande dessinée est une méditation sur la générosité désintéressée et l’impact qu’un seul homme peut avoir sur son environnement. Dans un contexte actuel de crise climatique, ce scénario est un appel vibrant à l’action, à la modestie et à l’espérance.

Pour aller de pair avec ce scénario réussi, les illustrations de Daniel Casanave traduisent avec justesse la douceur et la profondeur du récit. Son trait, simple et clair, épouse parfaitement l’atmosphère de la Provence décrite par Giono : des plaines rocailleuses balayées par le mistral aux villages abandonnés, jusqu’à la renaissance progressive des paysages verdoyants. Certaines planches, presque contemplatives, donnent à voir l’évolution des saisons et le retour de la vie.

 
Les couleurs, sobres mais lumineuses, renforcent le contraste entre l’aridité du départ et l’éclat retrouvé de la nature. C’est un dessin qui accompagne le récit et le transforme en une sorte de poésie visuelle comme lorsqu’il donne « vie » aux rafales de vent que l’on a presque l’impression de ressentir.

Cette adaptation en bande dessinée de L’homme qui plantait des arbres est bien plus qu’un simple hommage à Giono : c’est une œuvre magnifique qui touche par sa simplicité ! Une fable intemporelle, dont on ressort apaisé et plein d’espoir, avec l’envie de croire qu’un geste minuscule peut transformer le monde. Un coup de cœur à découvrir selon moi !

A propos du chroniqueur

Nom d'utilisateur : fanch

Nombre de chroniques publiées : 64